« Les clercs qui ont sagesse, on ne peut trop honorer, et tant que sagesse sera honorée en ce royaume, il continuera à prospérité, mais quand déboutée y sera, il décherra. »
(1338-1380)
Livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles le Quint, Christine de Pisan.
Le nouveau roi est porté sur les choses de l’esprit, différent en cela de son père Jean II le Bon et de la plupart des chevaliers de l’époque. Passionné de philosophie et de science, d’astrologie, médecine et mathématique, il protège l’Université de Paris et crée une grande « librairie », ancêtre de notre Bibliothèque Nationale, d’où son surnom de Sage (qui signifie savant).
« Cher sire et noble roi […] je suis un pauvre homme de modeste origine, et l’office de connétable est si haut et si noble qu’il faut, si l’on veut bien s’en acquitter, exercer et établir son autorité très avant, et plutôt sur les grands que sur les petits. Et voici mes seigneurs vos frères, vos neveux et vos cousins […] Comment oserai-je étendre sur eux mon commandement ? »
Bertrand DU GUESCLIN (1320-1380), au roi Charles V, 2 octobre 1370. Chroniques, Jean Froissart
Simple gentilhomme, élevé par le roi à la fonction de chambellan, il craint de ne pouvoir se faire obéir des hauts barons du royaume, à quoi le roi répond : « Messire Bertrand, ne vous récusez point de la sorte, car je n’ai ni frère, ni neveu, comme ni baron qui ne vous obéisse ; et si quelqu’un était dans des dispositions contraires, il me courroucerait tellement qu’il s’en repentirait. Acceptez donc l’offre de bon gré, je vous en prie. »
Pendant dix ans, presque sans trêve, Du Guesclin va justifier la confiance du roi, reconquérant méthodiquement sur les Anglais et leurs alliés la majeure partie du pays : Poitou, Maine et Anjou, le bocage normand, une partie de la Bretagne, presque toute la Normandie. Il refusera seulement, à la fin, de porter à nouveau la guerre en Bretagne, sa province natale. Ses hommes désertent, lui-même est soupçonné à tort de trahison et rend son épée de connétable au roi. Charles V reconnaît son erreur et retrouve son très cher connétable.
« Mieux vaut pays pillé que terre perdue. »
Bertrand DU GUESCLIN (1320-1380), à Charles V le Sage. Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution (1911), Ernest Lavisse, Paul Vidal de La Blache
Le roi écoute les conseils de son connétable, à tel point que ce précepte lui est parfois attribué. Ayant peu de goût pour les armes, contrairement à son père et aux chevaliers du temps, il a d’autant plus besoin d’un guerrier de valeur à ses côtés.
Du Guesclin sait que les Anglais sont supérieurs en nombre et il évite les grandes batailles toujours coûteuses en hommes. Il préfère harceler l’ennemi. Et il laissera plusieurs fois les Anglais incendier récoltes et villages, pour tenir simplement villes et châteaux en Normandie, Bretagne et Poitou. L’ennemi, dans une marche épuisante et vaine, peut perdre en quelques mois près de la moitié de ses hommes et de ses chevaux.
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