« Les cœurs sont si abattus et consternés qu’on ne songe qu’à mourir et qu’on envie le sort de Marseille ! »
(1665-1737), Journal de Paris, année 1720
Les Mémoires de cet avocat au Parlement de Paris sont la plus fidèle et vivante chronique sur la Régence et le début du règne de Louis XV.
Il témoigne ici des conséquences dramatiques de la banqueroute de Law à Paris, alors qu’à Marseille sévit la dernière grande peste de l’histoire, apportée par un vaisseau venu du Proche-Orient. L’épidémie fait plus de 1 000 morts certains jours de septembre, et 85 000 au total, de juin à octobre 1720.
La banqueroute a ruiné une partie des 500 000 déposants, mais tous les petits dépôts (moins de 400 livres) ont été totalement indemnisés à terme. Il y a plus grave pour le pays. Le souvenir de ce drame va peser lourd sur la vie financière et freiner la modernisation de la France. Tout au long du XVIIIe siècle, le pays manquera d’une structure bancaire et d’un système monétaire sur le modèle de l’Angleterre, mieux armée pour devenir la plus grande puissance européenne, à travers la prospérité du commerce et l’essor du capitalisme industriel.
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