« La liberté, l’égalité, l’humanité venaient de faire un grand abattis dans la forêt des abus. »
Abbé GRÉGOIRE (1750-1831). Le Clergé de quatre-vingt-neuf (1876), Jean Wallon
Ce membre du clergé résume l’oeuvre de la Constituante, et notamment les décisions de la nuit du 4 août, sanctionnées par les décrets du 5 et du 11 août 1789.
« Les hommes sensés n’imputeront jamais à la philosophie les horreurs commises en son nom sous le régime de la Terreur. »
(1750-1831), Écrits sur les Noirs (1789-1808)
L’abbé Grégoire, député, révolutionnaire et républicain, tient toujours le langage de la raison et de l’humanité.
Il faut d’ailleurs quelques nuances dans le tableau de cette France vivant sous la Terreur. Seule une minorité fait la Révolution ou en sera victime. La majorité vaque à ses occupations sans trop se soucier des événements politiques. La vie parisienne reste brillante : les théâtres affichent complet, cafés et cabarets regorgent de clients et les élégants phaétons montent et descendent les Champs-Élysées. Même les jours de massacres et d’émeutes n’empêchent pas les Parisiens des quartiers tranquilles de sacrifier aux fêtes. Ajoutons que la guillotine est un spectacle, et les premières exécutions font recette : on paie trente sous la place assise à la terrasse des Tuileries, pour voir tomber les têtes, place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde). Puis on se lassera de l’échafaud, seules les « têtes d’affiche » attireront encore la foule. De septembre 1793 à juillet 1794, la Révolution va décapiter presque tous ses « enfants » célèbres.
« J’ai créé le mot pour tuer la chose »1
(1750-1831), à propos du mot « Vandalisme »
L’abbé Grégoire revendique la paternité du mot vandalisme, qu’il utilise en 1794 pour dénoncer la destruction et le pillage des « objets nationaux, qui, n’étant à personne, sont la propriété de tous », par les révolutionnaires. Il affirme que « les barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts, les hommes libres les aiment et les conservent. »
Ce mot est une référence aux Vandales, peuple germanique qui avait mis Rome à sac au Ve siècle.
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