« Les néophytes de la révolution […] ont exigé des nationalisations immédiates. Les nouveaux dieux ont soif. »
(1889-1975), Assemblée nationale constituante, 2 décembre 1945
Annales, Débats (1946), Assemblée nationale.
Les nationalisations font toujours débat en politique, quand la gauche se retrouve au pouvoir, ce qui est le cas en 1945.
Député du centre-droit, Laniel s’oppose à cette politique : « Personne ne sait où elle conduit. » À l’ordre du jour, la nationalisation du crédit, mais bien d’autres secteurs sont concernés : charbonnages, électricité et gaz, usine Renault (sans compensation financière pour collaboration avec l’ennemi) et aéronautique, transports maritimes et aériens, assurances.
La vague des nationalisations en 1945-1946, comme hier en 1936 et demain en 1981-1982, revêt une importance mythique autant que pratique. Pour de Gaulle, la raison principale de cette grande réforme de structure est de mettre un instrument décisif « entre les mains de la Nation ». Il y a aussi une volonté de revanche sur les puissances d’argent. Et de Gaulle ne manque pas de rappeler au patronat désorganisé son absence à Londres et dans la Résistance. Dans cette conjoncture économique et politique, la droite minoritaire et pas très fière ne pourra guère s’opposer aux nationalisations voulues par de Gaulle et la gauche.
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