Sous la Deuxième République, la misogynie fait de la résistance - fait de société et source d’humour récurrente, dans l’Histoire en citations. Deux hommes totalement différents assument sans complexe leur sexisme, quelques féministes reprenant la parole pour protester, comme sous la Révolution de 1789 et sans plus d’effet.
« C’est l’absence des femmes qui permet aux hommes d’aborder journellement les questions sérieuses. »2196
(1808-1873), Améliorations à introduire dans nos mœurs et nos habitudes parlementaires (1856)
Ne condamnons pas trop vite l’auteur de cet aphorisme, qui sera bientôt le nouveau maître du pays. Parler de misogynie serait pécher par anachronisme.
Rappelons qu’à l’époque, même la principale féministe repousse l’idée de la femme entrant en politique ! En 1848, le club de « La Voix des femmes » cherche à « rendre visible l’illogisme de la mise à l’écart des femmes dans le domaine politique » en encourageant une candidature de George Sand aux élections législatives. La femme de lettres (au pseudo masculin) la plus célèbre de France se désolidarise de cette initiative.
Il faut attendre encore un siècle et le préambule de la Constitution de 1946 pour que soit reconnu en France le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes dans tous les domaines - y compris le vote et l’éligibilité. En cela, notre pays est presque bon dernier en Europe et dans le monde.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Nous ne comprenons pas plus une femme législatrice qu’un homme nourrice. »2197
Pierre-Joseph PROUDHON, Le Peuple, mai 1849
Dans L’Opinion des femmes, il confirme : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Bien que socialiste, il s’inscrit dans la logique de son temps : « Nous ne savons si, en fait d’aberrations étranges, le siècle où nous sommes est appelé à voir se réaliser à quelque degré celle-ci : l’émancipation des femmes. Nous croyons que non. » (La Liberté)
« Tremblez tyrans portant culotte ! / Femmes, notre jour est venu ;
Point de pitié, mettons en vote / Tous les torts du sexe barbu !
Notre patience est à bout, / Debout, Vénusiennes, debout […]
Liberté sur nos fronts verse tes chauds rayons,
Tremblez, tremblez, maris jaloux, / Respect aux cotillons ! »2162Louise de CHAUMONT, La Marseillaise des femmes (ou Marseillaise des cotillons), chanson de 1848
Les « Vénusiennes » chantent et défilent, jupes retroussées, corsage en bataille, jeunes ouvrières vivant parfois en communauté à la mode saint-simonienne. La Marseillaise, parmi tous les chants de l’histoire de France, est le plus constamment repris, parodié, récupéré, exploité en d’innombrables versions.
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