Après la philosophie (siècle des Lumières et moralistes de l’Ancien Régime), on passe à l’action : Révolution de 1789-1795. L’Histoire en citations consacre une chronique à ce « sixtennat » stupéfiant. Les têtes d’affiche marquent l’Histoire - au-delà de l’époque et de notre pays -, tandis que la dichotomie entre pauvres et riches se transforme en guerre civile. Des voix le regrettent déjà.
« La classe des infortunés, que la richesse insolente désigne sous le nom de canaille, est la partie la plus saine de la société. »1377
Dans la bande des quatre révolutionnaires, à côté de Mirabeau, Danton et Robespierre, c’est le méchant. Pas un ami de son vivant. Pas un historien pour en faire un héros. Pas un théoricien pour se dire « maratiste », comme on peut être dantoniste ou robespierriste. Marat fut pourtant l’« ami du peuple », jouissant d’une incroyable popularité auprès des sans-culottes.
Il a fondé son journal révolutionnaire en septembre 1789. La violence de ses propos l’expose à des poursuites et à la prison. Il joue le rôle du journaliste redresseur de torts et formateur de l’opinion publique, critiquant toujours tout et tous, voulant ouvrir les yeux, ne cessant de réclamer des têtes, inventant le langage même de la Terreur, cherchant à détruire tous ses adversaires. Il incarne le révolutionnaire type jusqu’à la caricature. À sa mort, Hébert force encore le trait avec Le Père Duchesne, accusant les robespierristes d’être des « endormeurs » !
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« Choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens ; mais choisissez ; car ne faut-il pas qu’un petit nombre périsse pour sauver la masse du peuple ? Allons, ces deux mille notables possèdent de quoi combler le déficit. »1349
MIRABEAU, Discours à la Constituante, 26 septembre 1789
Crise financière et déficit du budget public sont les causes les plus directes de la Révolution. L’Orateur du peuple tente de sauver la monarchie, tout en dénonçant les raisons du mal dont souffre le régime. Il meurt (de maladie) en 1791 et ce genre de discours a déjà mis le feu aux poudres - sans jeu de mots !
« Les maximes actuelles ne tendent qu’à détruire. Elles ont déjà ruiné les riches, sans enrichir les pauvres ; et au lieu de l’égalité des biens, nous n’avons encore que l’égalité des misères et des maux. »1446
RIVAROL, Journal politique national
Exilé, il s’exprime au nom des milliers d’émigrés. Voltaire le saluait comme « le Français par excellence ». Il tient une chronique très intelligente et moins partisane que celle d’autres opposants au nouveau régime - il critique d’ailleurs l’Ancien Régime, la cour, les nobles.
« La bourgeoisie et le peuple réunis ont fait la Révolution. Leur réunion seule peut la conserver. Leur intérêt est indivisible, leur bonheur est commun. »1394
PÉTION de VILLENEUVE au lendemain de l’« affaire du Champ de Mars », 17 juillet 1791
Il succède à Bailly comme maire de la Commune (gouvernement révolutionnaire de Paris, installé à l’Hôtel de Ville après la prise de la Bastille). La milice bourgeoise a fait feu contre le peuple (10 à 50 morts) et le drapeau rouge entre dans l’Histoire. La scission entre la bourgeoisie et le peuple est consommée, malgré Pétion.
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