Seconde Guerre Mondiale
Pierre Laval, chef du gouvernement, souhaite la victoire de l’Allemagne
Deux ans après l’armistice signé par Pétain, Laval, sous la pression allemande, est nommé chef du gouvernement de Vichy, et renforce la politique de collaboration avec l’occupant. Laval se croira jusqu’à la fin plus fort ou plus malin qu’Hitler, dont il faisait le jeu. Il sera condamné à mort et fusillé en octobre 1945.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Monsieur le Maréchal, voici cette France entre vos bras, qui n’a que vous et qui ressuscite à voix basse […] France, écoute ce vieil homme, sur toi qui se penche et qui te parle comme un père. Fille de Saint Louis, écoute-le. »2777
(1868-1955), Paroles au Maréchal, Le Figaro, 10 mai 1941
L’Action française racontée par elle-même (1986), Albert Marly.
Claudel s’est converti au catholicisme, touché par la grâce, aux vêpres de Noël 1886. « J’étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus. » (…)
« Maréchal, nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France !
Nous jurons, nous tes gars
De servir et de suivre tes pas !
Maréchal, vous voilà !
Tu nous as redonné l’espérance ! »2778André MONTAGNARD (1887-1963), paroles, et Charles COURTIOUX (1880-1946), musique, Maréchal, nous voilà, chanson
Chanson témoin d’une époque et reflet d’un régime, on la fait chanter aux enfants des écoles et elle passe quotidiennement à la radio, interprétée notamment par André Dassary, ce qu’on lui reprochera plus tard (…)
« Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme demain s’installerait partout. »2779
Pierre LAVAL (1883-1945), Déclaration radiodiffusée du 22 juin 1942. L’Homme nouveau et la révolution nationale de Vichy (1997), Limore Yagil
Deux ans après l’armistice signé par Pétain, Laval, sous la pression allemande, est nommé chef du gouvernement de Vichy, et renforce la politique de collaboration avec l’occupant. En juin, c’est la Relève : des ouvriers vont travailler outre-Rhin, en échange du retour des prisonniers de guerre. Et c’est en s’adressant à cet auditoire d’ailleurs stupéfait, que Laval exprime ce souhait.
(…) La peur du communisme est un autre problème. La Wehrmacht vient d’attaquer l’Armée rouge : rupture du pacte germano-soviétique. Le 30 juin, Vichy rompt ses relations avec l’URSS et crée la Légion des Volontaires français (LVF) contre le bolchevisme. Le pacifisme de Laval, allié à l’Allemagne nazie, passe donc par la guerre contre l’Angleterre et la Russie (…)
« L’Angleterre, comme Carthage, sera détruite. »2780
Jean HÉROLD-PAQUIS (1912-1945), animateur vedette et titulaire de la chronique militaire du Radio-Journal de Paris, à partir de janvier 1942. L’Épuration des intellectuels (1996), Pierre Assouline
Il termine ainsi ses éditoriaux, à Radio Paris. Désinformation et propagande font partie du jeu de la guerre. Son leitmotiv final rappelle une célèbre citation latine de Caton l’Ancien, sénateur romain terminant tous ses discours par : « Carthago delenda est » (« Carthage doit être détruite »).
Pas dupes, les Français scandent : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand. » (…)
« En finira-t-on avec les relents de pourriture parfumée qu’exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vérolée, fleurant le patchouli et la perte blanche, la République toujours debout sur son trottoir. Elle est toujours là, la mal blanchie, elle est toujours là, la craquelée, la lézardée, sur le pas de sa porte, entourée de ses michés et de ses petits jeunots, aussi acharnés que les vieux. Elle les a tant servis, elle leur a tant rapporté de billets dans ses jarretelles ; comment auraient-ils le cœur de l’abandonner, malgré les blennorragies et les chancres ? Ils en sont pourris jusqu’à l’os. »2781
Robert BRASILLACH (1909-1945), Je suis partout, 7 février 1942
Écrivain de talent, et d’autant plus responsable (selon de Gaulle), il s’est engagé politiquement avec l’Action française (le mouvement et le journal) dans l’entre-deux-guerres, mais c’est comme rédacteur en chef de Je suis partout qu’il va se faire remarquer. Il prône un « fascisme à la française ». Sa haine du Front populaire et de la République va de pair avec celle des juifs (…)
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