Suite du bestiaire. À gauche comme à droite, il fait toujours image et les Français sont « bon public ».
« Rien ne sera plus jamais comme avant au Parti socialiste ! Fini le temps des éléphants révolus, et place aux jeunes lions ! »3423
(né en 1962), Libération, 18 juin 2007
Réélu député, il se pose en leader du pôle des rénovateurs au PS. Tous les partis ont leurs jeunes loups (ou lions) aux dents acérées. Voir Sarkozy, face aux caciques de la droite. En attendant, rien ne s’arrange et rien ne change, dans un parti socialiste trop désuni pour être fort.
Le jeune lion va se battre contre les éléphants du parti et réussir à faire triompher son idée de primaires à l’américaine. On craignait un fiasco politico-médiatique ou une foire d’empoigne entre egos, ce fut un succès démocratique, avec six candidats s’exprimant face aux Français en trois débats très suivis, à la télévision. Jugé parfois arrogant, Montebourg conclut : « Cette primaire, que j’ai réussi à imposer au PS, a créé une situation nouvelle et extraordinaire. Même la droite nous envie cette innovation démocratique majeure. Le PS a réussi à intéresser 2,5 millions de citoyens, à dépasser un projet fabriqué en laboratoire clos, issu des alambics des équilibres de courants et de chapelles. S’il réussit l’unification, nous serons très forts face à Nicolas Sarkozy. Nous pouvons être fiers… » Sarkozy a été élu, mais Hollande passera en 2012, ayant remporté les secondes primaires du PS. Pas sûr qu’il y en ait de nouvelles, en 2022.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« De la vieille chenille vient de sortir un beau papillon. »3461
Arnaud MONTEBOURG, interview dans Le Monde, 14 octobre 2011
Le « jeune lion » qui s’est battu contre les « éléphants révolus » file toujours la métaphore animale avec bonheur. Le « troisième homme » de ces nouvelles primaires citoyennes affiche sa fierté, entre les deux tours (9 et 16 octobre). Également fier de son score : son projet réformateur (VIe République, démocratie nouvelle, démondialisation) et son parler franc lui ont valu 17 % des voix. Ségolène Royal est la grande perdante, avec moins de 7 %.
« La liberté de la droite, c’est en réalité celle du renard dans le poulailler. »3242
Pierre MAUROY, Congrès du PS à Bourg-en-Bresse, 29-30 octobre 1983
Retour aux années Mitterrand. Deux ans après la victoire de la gauche, le temps est venu de la rigueur. Il faut galvaniser les troupes socialistes sur un sujet porteur : la liberté de la presse. Le groupe Hersant est visé, mais l’opposition de droite flaire une loi scélérate et liberticide et l’Assemblée nationale connaît à nouveau des débats passionnés.
« Si vous saviez le plaisir que j’ai pu éprouver à passer pour un blaireau, surtout au milieu de corniauds. »3321
Jacques CHIRAC, Dans la peau de Jacques Chirac (2006), Karl Zéro et Michel Royer
Petit rappel et trait de caractère original : aucun président de la République n’a pu tenir ce genre de propos, à l’humour assumé, rigolard et franchouillard.
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