Quoi de neuf en France au XIXe siècle ? L’impérialisme mégalomane de Napoléon, une nouvelle révolution en vue (1848), l’expression des oppositions au Second Empire et la fierté nationale sous la IIIe République.
« Il faut que, pour ce qui regarde la France, la Suisse soit française comme tous les pays qui confinent à la France. »1732
(1769-1821), Allocution aux cinq députés de la Suisse à Saint-Cloud, 11 décembre 1802
Cours politique et diplomatique de Napoléon Bonaparte comme général en chef des armées républicaines, comme premier Consul, et comme empereur et roi (1816), Lewis Goldsmith.
Et la Suisse devient un protectorat français.
Véritable « souverain de l’Europe », rêvant de faire de Paris la capitale du monde et « l’air de se promener au milieu de sa gloire », Napoléon va distribuer des trônes à ses frères, beaux-frères et maréchaux. La France, divisée en 83 départements par la Constituante en 1790, comptera jusqu’à 130 départements en 1811.
Sheridan (auteur dramatique et homme politique anglais) dira en 1814 : « Regardez maintenant cette carte [de l’Europe], on n’y aperçoit partout que la France ! » Un an plus tard, Waterloo met fin au rêve napoléonien.
« La France est une nation qui s’ennuie. »2098
LAMARTINE (1790-1869), Discours à la Chambre, 10 janvier 1839
Lamartine, poète devenu député passera du « juste milieu » gouvernemental à la gauche (en 1843). Il s’adresse ici au roi Louis-Philippe et trouve une raison au mal de la France : « Vous avez laissé le pays manquer d’action. »
L’ennui est le mal du siècle, et surtout celui de la génération romantique. On vibre au souvenir exalté de la Révolution et de l’Empire, et l’on rejette cette monarchie bourgeoise, soutenue par une classe moyenne, satisfaite d’elle-même et viscéralement conservatrice.
En 1847, Lamartine pourra dire avec fierté que cette phrase a fait le tour du monde. Sautant plus d’un siècle, on la retrouvera dans Le Monde, sous la signature de Viansson-Ponté, deux mois avant les événements de Mai 68. Les bonnes citations servent et resservent toujours.
« La France, dit l’Almanach impérial, contient trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »2294
Henri ROCHEFORT (1831-1913), La Lanterne, 1er juin 1868
Première phrase du premier numéro. Un vent de liberté souffle sur l’Empire. Le 9 mai 1868, c’en est fini du régime de la presse de 1852 : l’autorisation préalable et le système des avertissements sont supprimés. Au grand mécontentement des bonapartistes autoritaires, mais sans réelle satisfaction des républicains : la liberté de la presse souffre encore de restrictions. Gouverner, c’est mécontenter, doit penser l’empereur qui prendra d’autres mesures libérales.
Cependant, l’opposition ne désarme pas. Son expression plus libre la renforce, et la nouvelle génération aspire à plus de liberté. Des journaux socialistes apparaissent : La Réforme et Le Travail. Et de nouveaux titres républicains, signés de noms connus : L’Électeur libre de Jules Favre, Le Réveil de Delescluze, Le Rappel, inspiré par Hugo, La Lanterne (hebdomadaire) et La Marseillaise (quotidien) de Rochefort, plume acérée qui a fait ses classes au Charivari et au Figaro.
« La France est un éblouissement pour le monde. »2460
Léon GAMBETTA (1838-1882), Inauguration de la troisième Exposition universelle de Paris, 1er mai 1878
Comme le Second Empire, la IIIe République est portée par la vague du progrès scientifique et technique et par l’avènement de la civilisation industrielle. Les deux autres Expositions universelles qui se tiendront à Paris avant 1914 (en 1889 et 1900) en témoigneront.
On est loin des poètes de la Pléiade qui célèbrent la France, « mère des arts, des armes et des lois », mais chaque époque exprime sa fierté à sa manière. L’essentiel est qu’elle existe, en dépit des oppositions, des révolutions, des tragédies de toute sorte qui font la une de l’Histoire, en France comme partout dans le monde.
Notre série de citations sur la France :
- De Gaulle : « La France fut faite à coups d’épée… »
- Jules Michelet : « la France, sachez-le, n’aura jamais qu’un seul nom… »
- Clemenceau : « La France est la frontière de la liberté. »
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