Fin de l’autoportrait impérial, avec deux traits de caractère opposés : « L’Empereur, si puissant, si victorieux, n’est inquiet que d’une chose au monde : les gens qui parlent et, à leur défaut, les gens qui pensent. » Comte de Narbonne (citation 1861). Suivront d’autres avis très contrastés sur Napoléon et des chansons résumant avec humour ou cruauté l’histoire impériale vue par le peuple.
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« Soldats, vous avez en quinze jours remporté six victoires, pris vingt et un drapeaux, cinquante-cinq pièces de canon, plusieurs places fortes, conquis la partie la plus riche du Piémont ; vous avez fait quinze mille prisonniers, tué ou blessé plus de dix mille hommes […] Mais soldats vous n’avez rien fait puisque […] ni Turin, ni Milan ne sont à vous. »1657
(1769-1821), à l’armée d’Italie, Proclamation de Cherasco, 26 avril 1796 (7 floréal an IV)
Histoire de la Révolution française (1823-1827), Adolphe Thiers, Félix Bodin.
Le jeune généra impose son autorité sur l’armée française : 38 000 hommes mal vêtus, mal nourris, vont voler de victoire en victoire. Bonaparte en Italie, prélude de l’épopée napoléonienne, avec des mots forts et vrais galvanisant ses hommes qui se sentent compris de ce chef partageant leur sort : « Vous avez gagné des batailles sans canons, passé des rivières sans ponts, fait des marches forcées sans souliers, bivouaqué sans eau-de-vie et souvent sans pain. » Relisant ses proclamations, l’exilé de Sainte-Hélène a murmuré devant Las Cases : « Et ils ont osé dire que je ne savais pas écrire ! »
« J’envie votre heureux sort ; vous allez, avec des braves, faire de belles choses. Je troquerais volontiers ma pourpre consulaire pour une épaulette de chef de brigade sous vos ordres. »1699
Napoléon BONAPARTE (1769-1821), au général Moreau, commandant en chef de l’armée du Rhin, 16 mars 1800
Premier Consul hyperactif à Paris et préparant d’indispensables réformes, il dit s’ennuyer quand il ne fait pas la guerre. Deux mois après, trop heureux, il part « à grands pas au secours de l’armée d’Italie pour lui donner un coup de main ».
« L’armée, c’est la nation. »1762
Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Premier Consul, au Conseil d’État, 4 mai 1802
Bonaparte est militaire, avant de se révéler homme d’État. Entré à l’école militaire de Brienne à 9 ans (boursier), il a 19 ans et le grade de lieutenant d’artillerie (son arme préférée) à la Révolution. Dès que la France entre en guerre (1792), il se révèle stratège et chef surdoué, promu chef de brigade à 24 ans. Fait caporal à Lodi (1796), il garde ce surnom de Petit Caporal parmi les soldats. Ses campagnes d’Italie et d’Égypte apportent la gloire au jeune général, sous le Directoire. Le Premier Consul combat avec passion, à la tête de ses hommes. L’Empire enchaîne les guerres, d’éclatantes victoires en dramatiques défaites, entre légende dorée et légende noire de Napoléon toujours combattant. Intrépide, il s’affiche au premier rang, passe les ponts dans les bataillons de pointe. Le cheval mourut sous lui à plusieurs reprises, il reçut des balles dans la botte ou le pied : « Un homme comme moi se soucie peu de la vie. » La force de l’armée, c’est Napoléon.
« Soldats, je suis content de vous. »1809
NAPOLÉON Ier (1769-1821), Proclamation d’Austerlitz au soir de la victoire, 2 décembre 1805
Le général sait toujours trouver les mots pour ses troupes. Pour l’heure, le plus simple est le plus vrai.
« Il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz, pour qu’on vous réponde : voilà un brave ! »1810
NAPOLÉON Ier (1769-1821), fin de la Proclamation d’Austerlitz, 2 décembre 1805
Cette « bataille des Trois Empereurs » opposa les 65 000 hommes de Napoléon aux 90 000 hommes d’Alexandre Ier (Russie) et de François II (Saint-Empire romain germanique). Le dieu de la guerre et de la fortune est avec Napoléon : le brouillard matinal cache ses mouvements à l’ennemi et le soleil d’Austerlitz brille sur une suite de manœuvres tactiques hardies, et réussies – un classique, toujours enseigné dans les écoles de guerre.
« Officiers, sous-officiers et soldats de la vieille garde, je vous fais mes adieux […] Depuis vingt ans, je suis content de vous. Je vous ai toujours trouvés sur le chemin de l’honneur. Je ne puis vous embrasser tous, mais j’embrasserai votre général. »1913
NAPOLÉON Ier (1769-1821), Adieux aux soldats de la Vieille Garde, dans la cour du palais de Fontainebleau, 20 avril 1814
L’empereur déchu embrasse le général Petit, puis le drapeau avec l’aigle impérial. À côté de la Jeune Garde et de la Moyenne Garde, les vétérans de la Vieille Garde restent comme les plus valeureux soldats de l’histoire. Retraités ou réformés, on les appelle « les vieux de la Vieille » - origine de cette expression populaire.
« Soldats du 5e, je suis votre empereur. Reconnaissez-moi. S’il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, me voilà ! »1932
NAPOLÉON Ier (1769-1821) ouvrant sa redingote grise et montrant sa poitrine nue aux soldats venus l’arrêter, 7 mars 1815
Début des « Cent Jours ». L’officier fidèle au roi (Louis XVIII) a crié « Feu ! » à ses hommes, Napoléon a eu ce geste, ce mot. Aucun ne tire, le cri de « Vive l’empereur ! » répond à sa voix. Tous se rallient à l’empereur. C’est le vol de l’Aigle, sur la route Napoléon qui mène à Paris.
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