Bon anniversaire, Napoléon ! Né un 15 août sous le signe du Lion, voici son Autoportrait. Mine de citations, il s’exprime aussi bien à l’écrit qu’à l’oral, en toute franchise ! Admirable ou détestable, mais « super star » de l’histoire de France, déjà bien présent dans l’indexation, sur le site. L’homme est toujours à redécouvrir, ici en six jours, six thèmes, et quelques surprises dans cet autoportrait, signé Napoléon Bonaparte et Napoléon Ier.
1. Napoléon face au destin En bon Corse, il mêle superstition et croyance en son étoile. Très jeune, il pressent son extraordinaire destin. Il analysera tel ou tel événement avec une rare lucidité. À la fin, il voulut se battre contre le destin : à tort et à raison.
« Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle. »1766
(1769-1821), Discours de Lyon, 1791
Les premiers mots que l’histoire a retenus du futur empereur. Bonaparte, 22 ans, lieutenant d’artillerie, participe au concours ouvert par l’Académie de Lyon. Le thème : l’éducation à donner aux hommes pour les mettre sur le chemin du bonheur - d’où l’autre nom : « Discours sur le bonheur ». Le talent d’expression et l’ambition évidente offrent cette phrase prémonitoire que n’aurait pas désavouée Hugo ou Chateaubriand.
C’est « le plus grand héros de tous les temps », pour l’Encyclopædia Britannica. Point commun souligné par de Gaulle, dans ses Mémoires : « Qu’est-ce donc que cette chose dont parle Alexandre lorsqu’il évoque sa destinée, César sa chance, Napoléon son étoile ? Qu’est-ce donc sinon la confiance qu’ils avaient tous les trois dans leur rôle historique ? »
« Je me regardai pour la première fois non plus comme un simple général, mais comme un homme appelé à influer sur le sort des peuples. Je me vis dans l’histoire. »1662
Napoléon BONAPARTE (1769-1821), au soir de Lodi, 10 mai 1796
Le Manuscrit de Sainte-Hélène (1821)
Première campagne d’Italie (sous le Directoire). Victoire décisive sur les Autrichiens : « C’est le succès qui fait les grands hommes ! » dira plus tard Napoléon. À Lodi, le tacticien prend les dimensions d’un stratège. Et le Petit Caporal corse, ce « bâtard de Mandrin », brocardé, utilisé par les politiques (Barras en tête), prend soudain conscience de son destin.
La métamorphose a frappé ses biographes, mais aussi les témoins. Six mois plus tard, la victoire de Bonaparte au pont d’Arcole est le titre et le sujet du célèbre tableau d’Antoine-Jean Gros, élève de David, jeune peintre inspiré par son modèle, qui affiche l’image du héros, à la fois classique et romantique, étonnamment contemporain.
« Souvenez-vous que je marche accompagné du dieu de la guerre et du dieu de la fortune. »1679
Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Conseil des Anciens, 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799)
Les députés des deux assemblées doivent voter la révision de la Constitution, il faut convaincre le Conseil des Cinq-Cents, majoritairement contre le coup d’État parlementaire du 18 brumaire. Napoléon, hué à la tribune, est sauvé par son frère Lucien, président de l’Assemblée, et par la troupe commandée par Murat. Devenu militaire, le coup d’État réussit.
Autre coup de chance, Bonaparte, Premier Consul, échappe à l’attentat de la rue St-Nicaise, la « machine infernale » fait 22 morts au passage de son carrosse : « N’est-ce pas que je suis de la poule blanche ! » dit-il à sa mère - expression corse qui signifie avoir de la chance. Mme Mère aura toujours du mal à croire en cette réussite du fils prodigue : « Pourvu que cela dure. »
« Fussé-je mort à Moscou, ma renommée serait celle du plus grand conquérant qu’on ait connu. Mais les sourires de la Fortune étaient à leur fin. »1870
NAPOLÉON Ier (1769-1821)
Mémorial de Sainte-Hélène (1823), Las Cases
Mais proche de sa mort, il déclare à Las Cases : « L’adversité manquait à ma carrière. Grâce au malheur, on pourra me juger à nu. » C’est fort bien vu ! Ces six ans de captivité vont servir sa légende, comme la tragédie des Cent-Jours.
« J’avais demandé vingt ans ; la destinée ne m’en a donné que treize. »1950
NAPOLÉON Ier (1769-1821), au lendemain de Waterloo
Correspondance de Napoléon Ier, publiée par Napoléon III (1858)
La phrase est juste, mais pas le compte. Napoléon Bonaparte, Premier Consul, est déjà maître de la France et de son destin, depuis le coup d’État de Brumaire (1799) et même depuis la campagne d’Italie qui lui donne gloire et popularité, dès 1797. Les historiens parlent généralement d’une aventure de 22 ans. Et l’épisode final des Cent-Jours, catastrophique pour la France, va nourrir le mythe : Napoléon est redevenu un héros, il a forcé le destin jusqu’à la fin. « Quel roman que ma vie ! » Et la légende va suivre, encore plus romanesque - héroïque et romantique.
Le personnage est une source d’inspiration inépuisable : historiens, écrivains, cinéastes, créateurs de jeux vidéo. Le culte napoléonien se voit dans les musées du monde entier, les collections de soldats de plomb, les dictionnaires de citations.
Notre portrait de Napoléon en citations :
- Napoléon et ses soldats : « Vous n’avez ni souliers, ni habits, ni chemises… »
- Napoléon et les femmes : « …nous avons tout gâté en traitant les femmes trop bien »
- Napoléon et son fils, l’Aiglon : « Je me donne des ancêtres. »
- Napoléon et la religion : « Si je gouvernais le peuple juif, je rétablirais le temple de Salomon. »
- Napoléon cet inconnu : « Quand j’ai besoin de quelqu’un… »
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