Troisième République
La semaine sanglante
Thiers hésite encore, puis lève une armée qui entre dans Paris : c’est la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai, l’un des plus terribles massacres de l’histoire de France.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Nous ne sommes séparés d’une restauration que par l’épaisseur de Paris. »2372
(1845-1922), Les droits de l’homme, 13 mai 1871
500 citations de culture générale (2005), Gilbert Guislain, Pascal Le Pautremat, Jean-Marie Le Tallec.
Ce socialiste marxiste, futur député sous la Troisième République, rappelle l’essentiel, au-delà des débats entre les gauches de la Commune. L’Assemblée nationale qui gouverne malgré tout la France, et qui la représente, est monarchiste. La République est un régime qui fait peur et la Commune qui l’incarne est de plus en plus redoutée, ou haïe, par la majorité du pays.
« Paris sera soumis à la puissance de l’État comme un hameau de cent habitants. »2373
Adolphe THIERS (1797-1877), Déclaration du 15 mai 1871. La Commune (1904), Paul et Victor Margueritte
Ces mots plusieurs fois répétés annoncent la Semaine sanglante du 22 au 28 mai. Le chef du gouvernement amasse toujours plus de troupes aux portes de Paris. « Anecdotiquement », la colonne Vendôme est abattue, suite à un vote du Comité de salut public.
« On peut vendre Paris, mais […] on ne peut ni le livrer ni le vaincre ! »2374
Louis Charles DELESCLUZE (1809-1871). Les Hommes de la révolution de 1871 : Charles Delescluze (1898), Charles Prolès
Membre de la Commune de Paris, délégué à la Guerre depuis le 10 mai, il rappelle la rançon négociée avec la capitulation de Paris, et lance ce défi à Thiers et aux troupes versaillaises qui assaillent Paris, le 21 mai 1871. 70 000 soldats entrent à l’ouest par le bastion mal surveillé du Point du Jour, et par la porte de Saint-Cloud.
La Semaine sanglante commence le lendemain. Et Delescluze se fera tuer sur une barricade du Château d’Eau abandonnée par ses défenseurs, où il reste seul, le 25 mai.
« Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’ait droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi ! Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi ! »2375
Louise MICHEL (1830-1905). Histoire de ma vie (2000), Louise Michel, Xavière Gauthier
La Vierge rouge, très populaire dans le XVIIIe arrondissement, se retrouve sur les barricades, fusil sur l’épaule. Paris est reconquis, rue par rue, et incendié. La dernière barricade des Fédérés, rue Ramponeau, tombe le 28 mai 1871. À 15 heures, toute résistance a cessé.
Découvrez la suite de l’histoire : la répression des communards
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