27 octobre 1469 : naissance d’Érasme
« On commence par brûler les livres, on finit par les personnes. »
(1469-1536), en 1521
Les Origines de la Réforme (1914), Pierre Imbart de La Tour.
La très catholique Sorbonne de Paris (collège pour étudiants en théologie) dénonce au Parlement les progrès de la doctrine de Martin Luther (protestant, réformateur de l’Église) et obtient un arrêt en vertu de quoi les livres la répandant seront brûlés.
Érasme, théologien et grand humaniste hollandais, ne se trompe pas : dès 1523, Jean Vallière, moine augustin de Falaise (Normandie), est brûlé vif à Paris comme luthérien. En 1529, c’est le tour de Berquim, gentilhomme ami d’Érasme. Les persécutions contre les protestants vont alterner pendant plus de trente ans avec des périodes de tolérance, jusqu’aux massacres à répétition qui auront pour nom guerres de Religion (1562-1598).
Érasme, reprenant un proverbe grec ancien, écrit aussi : « Le feu n’éteint pas le feu. » (« Ignis non extinguitur igni. ») Et au XIXe siècle, dans un contexte différent, Heinrich Heine reprendra le mot d’Érasme : « Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. »
« J’ai couvé un oeuf de colombe, Luther en a fait sortir un serpent. »
ÉRASME (1469-1536), Éloge de la folie (1520)
Le grand humaniste hollandais qui voyage à travers l’Europe rompt en 1524 avec la doctrine luthérienne où « nul ne retrouvait l’esprit de l’Évangile ». Il se distingue par sa pensée toute de mesure et de prudence, et sa tentative pour concilier les enseignements de l’Évangile et l’étude des Anciens. Mais l’humanisme, qui entraîne une libération des esprits et la redécouverte de l’Écriture dans son texte original, devait fatalement aboutir au grand schisme : la Renaissance porte en elle tous les ferments de la révolution religieuse qui prend le nom de Réforme.
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