« L’Allemagne peut être battue, l’Allemagne doit être battue, l’Allemagne sera battue. »2607
(1860-1948), au généralissime Foch
The Story of General Pershing (2009), Everett Titsworth Tomlinson.
Commandant en chef de l’AEF (American Expeditionary Force), il s’adresse à Foch qui reprend le commandement de toutes les forces alliées, le 26 mars 1918.
L’unité de commandement s’imposait, pour contrer l’assaut allemand du 21 mars qui a rompu le front des alliés sur 50 km. Preuve que la guerre peut encore être perdue ! C’est un mal pour un bien : l’Amérique consent à servir sous les ordres d’une autre armée.
« Accepter l’idée d’une défaite, c’est être vaincu. »2608
Généralissime FOCH (1851-1929)
100 hommes qui ont fait la France du XXe siècle (2003), Benoît Berthou, Sophie Chautard, Gilbert Guislain
Nommé généralissime des troupes alliées avec l’appui de Clemenceau, après la conférence interalliée de Doullens, 26 mars 1918. « La guerre eut désormais une direction et une méthode. Une bataille de plus de sept mois commençait, qui devait être la dernière et que le généralissime était résolu à ne pas abandonner » (Jacques Bainville, Histoire de France).
« Je me battrai devant Paris, je me battrai dans Paris, je me battrai derrière Paris ! »2609
Georges CLEMENCEAU (1841-1929), printemps 1918
Les Grandes Heures de la Troisième République (1968), Robert Aron
L’offensive allemande du 27 mai sur le Chemin des Dames (de sanglante mémoire) enfonce en quelques heures les positions franco-anglaises, fait une avancée de 20 km en un jour, franchit l’Aisne et la Marne.
Foch, contesté, est sauvé par Clemenceau. Les Alliés reçoivent d’Amérique les renforts prévus, en hommes et en matériel. D’où la contre-offensive de Foch : seconde bataille de la Marne, déclenchée le 18 juillet. Les chars d’assaut (tanks), pour la première fois utilisés à grande échelle, enfoncent les barbelés allemands. Victoire plus rapide qu’espéré : la guerre d’usure a physiquement et moralement atteint l’armée allemande. Mais ce ne sera jamais la débâcle, seulement le recul pied à pied, sur le terrain peu à peu reconquis.
« Je trouve que c’est une victoire, parce que j’en suis sorti vivant. »2611
Roland DORGELÈS (1885-1973), Les Croix de bois (1919)
Ainsi parle un des héros revenu du front, mutilé et réformé, peu avant l’armistice du 11 novembre.
Pour les seuls Français, les statistiques de la Grande Guerre se résument en ces chiffres : 8,4 millions de soldats mobilisés, 4 millions blessés, dont un million d’invalides permanents. Et 1,4 million de morts et disparus, soit 10% de la population active du pays.
La mortalité chez les civils, due aux privations et à l’épidémie de grippe espagnole, double le compte des morts. Rapporté au nombre d’habitants, la France est le pays qui a le plus souffert de la guerre.
« Honneur à nos grands morts […] Grâce à eux, la France, hier soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de l’humanité, sera toujours soldat de l’idéal. »2613
Georges CLEMENCEAU (1841-1929), Discours écrit et parlé à la Chambre des députés, 11 novembre 1918
Paul Deschanel, président de la Chambre des députés, a appelé Clemenceau, monté à la tribune sous les vivats, tirant de sa poche un long papier. L’homme de 77 ans lit d’une voix claire : « Il me semble qu’à cette heure, en cette heure terrible, grande et magnifique, mon devoir est accompli […] Au nom du peuple français, au nom du gouvernement de la République française, j’envoie le salut de la France une et indivisible à l’Alsace et à la Lorraine retrouvées. »
Pour la France, c’est le Père la Victoire. Pour les Alliés, la France ressort auréolée d’un immense prestige.
« Vous avez gagné la plus grande bataille de l’histoire et sauvé la cause la plus sacrée, la liberté du monde. »2615
Maréchal FOCH (1851-1929), Ordre du jour aux armées alliées, 12 novembre 1918
Généralissime, il a été promu maréchal en août 1918. « Officiers, sous-officiers, soldats des armées alliées, après avoir résolument arrêté l’ennemi, vous l’avez pendant des mois, avec une foi et une énergie inlassables, attaqué sans répit […] Soyez fiers ! D’une gloire immortelle vous avez paré vos drapeaux. La postérité vous garde sa reconnaissance. »
La France, d’une seule voix, chante La Madelon de la victoire (1918) : « Madelon, ah ! verse à boire, / Et surtout, n’y mets pas d’eau, / C’est pour fêter la victoire, / Joffre, Foch et Clemenceau. »
« L’armistice vient d’être signé par Lloyd George qui ressemble à un caniche, par Wilson qui ressemble à un colley et par Clemenceau qui ressemble à un dogue. »2614
Jean GIRAUDOUX (1882-1944), Suzanne et le Pacifique (1921)
Romancier, auteur dramatique, il fait carrière aux Affaires étrangères de 1910 à 1940
L’armistice du 11 novembre impose à l’Allemagne l’évacuation des territoires envahis, de la rive gauche du Rhin, et une zone de 10 km sur la rive droite ; la livraison de matériel de guerre (canons, mitrailleuses, sous-marins, navires) pour prévenir toute reprise des hostilités ; la restitution immédiate des prisonniers de guerre.
Signé pour 36 jours, l’armistice est reconduit jusqu’à la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919.
La Première Guerre Mondiale en citations :
- Prologue : la Grande Guerre, « C’est la plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite. »
- Entrée en guerre : « La mobilisation n’est pas la guerre. »
- Verdun et Pétain : « Courage ! On les aura ! »
- Clemenceau : « La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires. »
À ce rythme - 4 citations par jour - les 10 Chroniques de l’Histoire en citations sont à vous dans trois ans. Encore trois ans et vous aurez aussi le Dictionnaire. Mais que de temps perdu !
Faites un tour dans la Boutique, feuilletez les 20 premières pages de chaque volume et voyez si ça vaut le coût (4 € le volume).
Vous avez aimé ces citations commentées ?
Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.
Commentaires (2)
toujours d actualite ouah ouah!!!
Oui, on essaie de coller à l'Actu, tout en se référant à l'Histoire.
La semaine prochaine, deux jours consacrés à l'agriculture - quelques siècles avant qu'un Salon lui soit dédié, du temps où la France était agricole à 90%.
Miaou, miaou.