« Point de quartier pour cette canaille. »
(1649-1672), passage du Rhin, 12 juin 1672
Éphémérides universelles, ou tableau religieux, politique, littéraire, scientifique et anecdotique (1834), mises en ordre et publiées par Édouard Monnais.
En état d’ivresse, le duc français tue un officier hollandais au centre de sa troupe, demandant la vie à genoux. Il est tué par une décharge en retour.
Le fait est rapporté par Voltaire qui conclut : « Tel fut ce passage du Rhin, action éclatante et unique, célébrée alors comme un des grands événements qui dussent occuper la mémoire des hommes. » C’est le début de la guerre de Hollande, qui va durer six ans. Louis XIV n’a pas pardonné aux Provinces-Unies d’avoir déclenché contre lui la Triple Alliance, en 1668. Mais la vraie raison est économique : l’essor de l’industrie et des exportations françaises passe par l’élimination de la concurrence hollandaise et de sa marine marchande, qui a un quasi-monopole du commerce maritime. La diplomatie française réussit à faire éclater la Triple Alliance, et les Provinces-Unies se retrouvent isolées. La guerre commence en avril 1672 par une série de victoires françaises.
« Le lendemain au point du jour,
On vit paraître Luxembourg,
Avec toute sa cavalerie
Qui marchait par escadrons,
Et sa noble infanterie
Qui marchait par bataillons. »Complainte de Guillaume d’Orange, chanson
François Henry de Montmorency-Boutteville, duc de Luxembourg, a suivi Condé depuis la Fronde. Il est encore avec lui et Turenne en juin 1672. Ils envahissent la Hollande et s’avancent jusqu’au coeur du pays : « Grand Dieu ! Quelle boucherie ! / Qui se fit parmi nos gens / La terre en était couverte / L’on n’y voyait que du sang. »
Des villes capitulent, font des offres de paix.
Mais le roi, mal conseillé par Louvois, secrétaire d’État à la Guerre qui flatte son désir de gloire, répond par un ultimatum et provoque un sursaut de patriotisme aux Pays-Bas. Les Hollandais rompent les digues, une révolution éclate à la Haye. Le stathoudérat (haut commandement) est confié au jeune chef du parti populaire, Guillaume d’Orange, le plus grand ennemi des Français. Il parvient à coaliser les Provinces-Unies, l’Espagne, l’Autriche, le Danemark, le duché de Lorraine, quelques princes allemands. L’Angleterre rejoindra bientôt ce camp.
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