IV. Révolution (5 mai 1789, réunion des États généraux - 26 octobre 1795, séparation de la Convention)
La « meilleure » période de notre Histoire (en tout cas la plus riche) est aussi la plus courte.
« Les Français ont fait, en 1789, le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple afin de couper en deux leur destinée et de séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais. » Parole de l’historien TOCQUEVILLE.
Période la plus riche de notre Histoire, suite d’événements dont le monde entier s’est fait l’écho, voici la Révolution racontée en 375 citations, éditée en 187 pages avec illustration.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
Prologue
Liberté, Égalité, Fraternité.1266
(1756-1794), slogan révolutionnaire
Libraire imprimeur à Paris, « premier imprimeur de la liberté » (…) Au fil de la Révolution, la liberté, revendication venue du siècle des Lumières, et l’égalité – celle des droits plus que des conditions – vont inspirer les révolutionnaires (…) La fraternité reste la parente pauvre (…) jusqu’au socialisme du XIXe siècle (…)
« Les mots ! Les mots ! On a brûlé au nom de la charité, on a guillotiné au nom de la fraternité. Sur le théâtre des choses humaines, l’affiche est presque toujours le contraire de la pièce. »1267
Edmond de GONCOURT (1822-1896) et Jules de GONCOURT (1830-1870), Idées et Sensations (1866)
Cette vérité vaut sous la Révolution plus qu’en toute autre époque. D’où le nombre considérable de (belles ou très belles) citations, parallèlement au nombre de victimes, guillotinées, massacrées ou tuées au cours des guerres civiles et étrangères. Le « théâtre » révolutionnaire est un grand spectacle politique et humain (…)
« Quand on se mêle de diriger une révolution, la difficulté n’est pas de la faire aller, mais de la retenir. »1268
MIRABEAU (1749-1791). Encyclopédie Larousse, article « Mirabeau »
Le premier des personnages révélés par la Révolution dit ces mots dès 1789, il échouera comme bien d’autres dans sa tentative d’y mettre un terme en 1790 (…) Joseph de Maistre fait écho : « Ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien, quand on dit qu’elle va toute seule. »
« Il a été permis de craindre que la Révolution, comme Saturne, dévorât successivement tous ses enfants. »1269
Pierre Victurnien VERGNIAUD (1753-1793). Histoire des Girondins (1847), Alphonse de Lamartine
Son destin illustre ses paroles : député sous la Législative, contre les émigrés, contre les prêtres réfractaires, considéré ensuite comme trop modéré face aux Montagnards, il fait partie des Girondins guillotinés, fin octobre 1793. D’autres charrettes d’« enfants » de la Révolution suivront : les Enragés (hébertistes) trop enragés, les Indulgents (dantonistes) trop indulgents, les robespierristes enfin, trop terroristes.
« C’est des feux de la sédition que naît la liberté. »1270
MARAT (1743-1793), Les Chaînes de l’esclavage (1774)
Ce livre paraît à Londres, où Marat travaille comme médecin. L’auteur y attaque la tyrannie sous toutes ses formes (…) et fait une théorie du processus révolutionnaire, avec dynamisme des masses entretenu, révolution permanente, à la Engels (…) C’est l’un des révolutionnaires les plus extrêmes.
« Osez ! Ce mot renferme toute la politique de votre révolution. »1271
SAINT-JUST (1767-1794), Rapport sur les suspects incarcérés, 26 février 1794
Autre théoricien de la Révolution, passé à l’action, représentant du courant « pur et dur » de cette époque, qui se fait remarquer par la violence de ses mots et de ses idées, partageant jusqu’à la fin le sort de son ami Robespierre.
« Malheur à ceux qui remuent le fond d’une nation ! Il n’est point de siècle des Lumières pour la populace […] toujours cannibale, toujours anthropophage. »1272
RIVAROL (1753-1801), Fragments et pensées politiques (posthume)
Cet écrivain se situe à l’autre bout de l’échiquier politique, dans le camp de la Contre-Révolution, comme Joseph de Maistre. Défenseur de la monarchie, condamné à l’exil, il écrit aussi : « Il faut plutôt, pour opérer une révolution, une certaine masse de bêtise d’une part qu’une certaine dose de lumière de l’autre. »
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