Les mauvaises mères de l’Histoire.
Moins connues que les mères historiques, elles relèvent davantage de la chronique ou du fait divers.
« Accourez, je vous prie, accourez, voilà ma maîtresse que sa mère étrangle. »82
Cris d’une servante de Rigonthe (vers 593)
Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), Grégoire de Tours.
Cette servante va sauver sa maîtresse, fille de Chilpéric Ier et de Frédégonde, quand sa propre mère tentait de l’étrangler, ayant rabattu sur son cou le couvercle d’un grand coffre. Mais, poursuit Grégoire de Tours, « après cela éclata entre les deux femmes de violentes inimitiés […], il y avait entre elles querelles et coups ».
Bel exemple de la férocité propre à cette Frédégonde : elle fit assassiner, exécuter, supplicier un nombre considérable de personnes, notamment sa belle-sœur Brunehaut, qui périt attachée à la queue d’un cheval lancé au galop.
Évêque de Tours et futur saint, Grégoire de Tours est l’auteur de Dix Livres d’histoire, plus tard renommés Histoire des Francs, ou Geste des Francs, somme écrite en latin et qui fait de lui le « Père de l’histoire de France ».
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Fille pire que sa mère, qui avait gâté son mari et infesté toute la maison de Vendôme. »494
PAUL IV, peu avant sa mort. Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret (1882), baron Alphonse de Ruble
Le pape parle de Jeanne d’Albret, fille de Marguerite de Navarre - sœur de François Ier, protectrice des artistes, humanistes et protestants. Nouvelle reine de Navarre, elle entraîne son époux, le très indécis Antoine de Bourbon (duc de Vendôme) et son royaume à suivre Calvin le protestant.
« Priez Dieu, Madame, que je vive longtemps, car mon fils vous maltraitera quand je n’y serai plus. »657
HENRI IV, à Marie de Médicis. Les Rois qui ont fait la France, Henri IV (1981), Georges Bordonove
Sa femme est mêlée à certains complots contre sa personne. Cette phrase est prémonitoire des relations entre la mère et le fils, Louis XIII : véritable guerre où Marie de Médicis perdra son pouvoir, ses amis, sa liberté, pour finir en exil.
« Toutes les fois qu’elle [Mme de Montespan] craignait quelque diminution aux bonnes grâces du Roi, elle donnait avis à ma mère afin qu’elle y apportât quelque remède. »885
Marie-Marguerite MONVOISIN, belle-fille (et complice) de la Voisin. Le Drame des poisons (1900), Frantz Funck-Brentano
L’affaire des Poisons va vraiment empoisonner quelques années du siècle de Louis XIV ! La Voisin subit la question, avant d’être brûlée en place de Grève, et la « fille Monvoisin » sera enfermée à la citadelle Vauban de Belle-Isle.
« Sublime, forcément sublime. »3254
Marguerite DURAS, tribune dans Libération, 17 juillet 1985. Affaire du petit Grégory, assassiné
Fascinée par les faits divers, Duras se fait médium pour accéder à la vérité. Le « sublime, forcément sublime » devient « coupable, forcément coupable. » July, patron de Libé, très gêné par la polémique qui s’ensuit et la mère, Christine Villemin, victime du harcèlement médiatique.
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