Révolution
Prologue (suite et fin)
Le contexte guerrier de la « patrie en danger ».
Le contexte guerrier donne une dimension encore plus héroïque et souvent tragique à cette période. La France révolutionnaire est un pays en guerre face à l’Europe et menacée à ses frontières. Cette réalité parfois méconnue explique des réactions patriotiques et des actes politiques extrêmes.
Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.
« Le peuple français vote la liberté du monde. »1284
SAINT-JUST (1767-1794), Convention, 24 avril 1793
Superbe principe, inscrit au chapitre « Des relations extérieures » dans la Constitution de 1793. Que de guerres s’ensuivront, dont la pureté idéologique est parfois discutable !
« Nos ennemis font une guerre d’armée, vous faites une guerre de peuple. »1285
ROBESPIERRE (1758-1794), Directive aux armées, Convention, 16 avril 1793
(…) La République ne peut plus compter sur l’armée de l’Ancien Régime – troupes sujettes aux paniques qu’on appelle les « vaincre ou courir ». Il faut donc mobiliser en masse face à la première coalition, celle de l’Europe (des rois) contre la Révolution. On passe de 80 000 hommes en 1792 à un million, fin 1793 ! (…) Cette armée entrera dans la légende des « soldats de l’an II ».
« La République nous appelle.
Sachons vaincre, ou sachons périr ;
Un Français doit vivre pour elle ;
Pour elle un Français doit mourir. »1286Marie-Joseph CHÉNIER (1764-1811), paroles, et Étienne-Nicolas MÉHUL (1763-1817), musique, Le Chant du départ (1794)
Composé pour fêter le quatrième anniversaire de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1794, ce chant est l’œuvre de deux auteurs engagés (…) Cette « seconde Marseillaise » reflète parfaitement l’état d’esprit des soldats au combat (…) Tout sera occasion de chants ou de chansons sous la Révolution, jusqu’à la Terreur et la guillotine !
« S’il est bon de faire des lois avec maturité, on ne fait bien la guerre qu’avec enthousiasme. »1287
DANTON (1759-1794). Histoire parlementaire de la Révolution française ou Journal des Assemblées nationales (1834-1838), P.J.B. Buchez, P.C. Roux
Orateur des heures tragiques, préoccupé de la Défense nationale du pays, Georges Jacques Danton sera aussi ministre de la Justice. Il incarne cette époque qui doit parer au plus pressé, mais sait aussi légiférer pour les générations à venir. Même aptitude remarquable, chez Napoléon Bonaparte.
« C’est à l’horloge de la France que vont […] sonner les premiers coups des nouveaux temps. »1288
Claude MANCERON (1923-1999), Les Hommes de la liberté, Le sang de la Bastille (1987)
Intellectuel de gauche, fasciné par cette période comme la plupart des historiens qui « entrent en Révolution », il y consacre trente ans de sa vie, sans pouvoir achever son œuvre (…)
« Pour que la Révolution soit, il ne suffit pas que Montesquieu la présente, que Diderot la prêche, que Beaumarchais l’annonce, que Condorcet la calcule, qu’Arouet la prépare, que Rousseau la prémédite ; il faut que Danton l’ose. »1289
Victor HUGO (1802-1885), Les Misérables (1862)
Danton, un nom parmi d’autres révolutionnaires célèbres. Plus qu’aucune autre période de notre histoire de France, la Révolution crée ses propres héros. Aussi vrai que « les hommes ne manquent pas : les révolutions en découvrent toujours » (Michel Debré, Ces princes qui nous gouvernent).
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