« Si, quand cet homme vous parle, son derrière recevait un coup de pied, sa figure ne vous en dirait rien. »
, roi de Naples (1767-1815), parlant de Talleyrand
Murat (1983), Jean Tulard.
Le personnage, supérieurement intelligent, garde le souvenir de son éducation religieuse et ses manières de seigneur, jointes à des qualités de grand diplomate. Il est aussi différent que possible de Murat, jeune homme pauvre, fils d’aubergiste, remarqué par Bonaparte qui le prend comme aide de camp, dans sa campagne d’Italie : intrépide et impétueux, il méritera son surnom, le Sabreur. Mais c’est un piètre politicien.
« Jamais on n’a vu une déroute semblable ; jamais la terreur ne fut si générale ; les officiers déclarent ouvertement qu’ils ne veulent plus servir, tous désertent leurs drapeaux et retournent chez eux. »
Joachim MURAT (1767-1815) à Napoléon, Iéna, 14 octobre 1806
L’empereur Napoléon est redevenu Bonaparte le capitaine d’artillerie, rectifiant la place des batteries, la veille du combat, cependant que la Prusse a bien présumé de ses forces. Murat « le Sabreur », commandant la cavalerie, a largement contribué à la victoire. L’armée prussienne est anéantie. La route de Berlin est ouverte.
« Sire, le combat finit faute de combattants. »
Joachim MURAT (1767-1815) à Napoléon, Magdebourg, 11 novembre 1806
Trois semaines après Iéna, paraphrasant Rodrigue dans Le Cid, Murat rend compte à l’empereur de cette nouvelle victoire. La garnison prussienne s’est rendue à Ney. Bilan : 110 000 prisonniers en 36 jours de campagne.
« Moscou sera notre perte. »
Joachim MURAT (1767-1815), à Napoléon, 18 août 1812
Ces mots seront répétés par l’entourage de l’empereur, qui s’est lancé dans l’aventure sans connaître le terrain, passant le fleuve Niémen le 22 juin.
Murat, roi de Naples, appelé pour la campagne de Russie, découvre la guerre d’usure. L’ennemi se dérobe sans fin, la Grande Armée s’enfonce en terre étrangère, amputée du tiers de ses effectifs sans avoir livré bataille : 150 000 hommes disparus, morts, épuisés par la canicule, blessés, plus encore déserteurs. Mais pour l’empereur, c’est une question d’honneur. On ira à Moscou – qui n’est même pas la capitale.
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