La Restauration solde aussitôt les Cent-Jours - on parle d’ailleurs de la « seconde Restauration », même si les acteurs sont les mêmes, après le célèbre entracte impérial.
À feuilleter pour tout savoir.
« Sire, cent jours se sont écoulés… »1955
(1773-1843), préfet de la Seine, accueillant Louis XVIII, 8 juillet 1815
L’Épopée impériale, d’Ajaccio à Sainte-Hélène (1865), Jules Mazé.
Le comte Gilbert-Joseph-Gaspard Chabrol de Volvic attend à la barrière Saint-Denis le roi qui rentre dans sa « bonne ville de Paris » et lui fait cette adresse : « Sire, cent jours se sont écoulés depuis le moment fatal où Votre Majesté, forcée de s’arracher à ses affections les plus chères, quitta sa capitale au milieu des larmes et de la consternation publique… » Etc., etc.
Premier paradoxe : l’expression apparaît le jour même où s’achève la période des Cent-Jours. Elle est toujours utilisée, y compris par les historiens. Second paradoxe : il y a erreur de calcul. Le roi a fui le 20 mars, et cent neuf jours se sont donc écoulés depuis le moment fatal où…
Les mots d’histoire ne font pas toujours bon ménage avec les chiffres. Mais si le mot est bon et bien en situation, qu’importe si le calcul ne l’est pas tout à fait.
« Mais au contraire, j’ai plaisir à marcher dessus. »1956
LOUIS XVIII (1755-1824), aux chambellans qui s’excusent, 8 juillet. Le roi s’est précipité pour cette « seconde entrée triomphale ». Les chambellans des Tuileries n’ont pas encore enlevé les tapis semés d’abeilles et d’aigles, symboles de l’Empire. Ils s’en excusent. Mais ce jour-là, tout fait bonheur à Louis XVIII.
« Je viens, comme Thémistocle, m’asseoir au foyer du peuple britannique. Je me mets sous la protection de ses lois, que je réclame de Votre Altesse Royale, comme celles du plus constant, du plus généreux de mes ennemis. »1957
NAPOLÉON Ier (1769-1821), Lettre au régent d’Angleterre, 13 juillet. Le vaincu s’adresse au vainqueur, futur Georges IV. D’autres destinations furent envisagées pour l’exil, notamment les États-Unis d’Amérique. Cela ne s’est pas fait, pour diverses raisons.
« Madame, Napoléon est en route pour Sainte-Hélène. »1958
METTERNICH (1773-1859), Lettre à Marie-Louise, 13 août. Ministre des Affaires étrangères, artisan du mariage autrichien de Napoléon qui scellait une politique d’alliance avec la France, il comprit la menace pour l’équilibre européen et favorisa le retour des Bourbons.
« J’espère qu’on le traitera avec bonté et douceur, et je vous prie, très cher papa, d’y contribuer. »1959
MARIE-LOUISE (1791-1847), Lettre à l’empereur d’Autriche, 15 août. « C’est la seule prière que je puisse oser pour lui, car je lui dois de la reconnaissance pour la tranquille indifférence dans laquelle il m’a laissée vivre, au lieu de me rendre malheureuse. » Paroles de fille et d’épouse soumise.
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