« Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou. »649
(1560-1641), Économie royale (1594-1597)
La France est et restera jusqu’au XIXe siècle un pays agricole à plus de 90%.
Henri IV a nommé Sully surintendant des Finances, pour ses talents de gestionnaire et d’administrateur. Le ministre peut enfin entreprendre de réorganiser l’agriculture française, établir un programme de routes, ponts et canaux. Pour la première fois de l’histoire, notre pays a une politique économique cohérente et globale. Richelieu, puis Colbert, suivront cet exemple.
« Je veux qu’il n’y ait si pauvre paysan en mon royaume qu’il n’ait tous les dimanches sa poule au pot. »650
HENRI IV (1553-1610)
Histoire du Roy Henry le Grand (1681), Hardouin de Péréfixe
Le mot lui est bien attribué par l’historien (et homme d’Église). Au même titre que son panache blanc, la poule au pot fait partie de la légende d’Henri IV. Vœu pieux et sûrement sincère d’un roi proche du peuple.
Mais quels que soient les efforts de l’équipe au pouvoir, les petits paysans, écrasés d’impôts, ruinés par d’interminables guerres, exploités par des usuriers, sont souvent dépossédés de leurs parcelles de terre. Malgré le redressement économique du pays, leur condition ne s’améliore guère.
« On tient les paysans en France dans une telle sujétion qu’on n’ose pas leur donner des armes […] On leur laisse à peine de quoi se nourrir. »588
Sir George CAREW (??-1613), ambassadeur anglais (1609)
Encyclopædia Universalis, article « Henri IV, roi de France et de Navarre »
Témoignage plus conforme à la réalité que la « poule au pot » du dimanche. Sully privilégie l’agriculture et prend des mesures pour pallier les injustices et les misères les plus criantes. Ainsi, il réduit la taille. Mais il faut augmenter la gabelle et avec l’ordre revenu en même temps que la paix, les dîmes sont rigoureusement perçues.
La fiscalité qui écrase la masse paysanne pousse aux révoltes continuelles, depuis celle des « croquants » du Limousin, du Périgord et de Guyenne (1594). Les disettes céréalières, à partir de 1617, se répètent tous les quatre ou cinq ans, jusqu’en 1643.
« Le pauvre peuple des champs meurt de faim et se damne. »589
VINCENT de PAUL (1576-1660)
La Littérature religieuse de François de Sales à Fénélon (1956), Jean Calvet
Une très longue vie de saint au service de la misère humaine. Les capucins, lazaristes, oratoriens et autres jésuites veulent surtout contrecarrer les pasteurs protestants et porter la bonne parole (catholique) à travers prêches, sermons et catéchismes. Mais au contact du peuple et devant tant de misères, l’Église, parfois, s’émeut : pour Vincent de Paul et ses amis, l’assistance passe avant la conversion et le salut.
Il groupe les dames de la bonne société en charités paroissiales qui collectent des fonds pour les « pauvres honteux », mais la tâche est trop dure ! Alors Vincent recourt à des femmes du peuple, réunies en congrégation des Filles de la Charité (1633). Vivant dans la plus stricte pauvreté, sans couvent ni clôture, sans habit qui les distingue des gens du village, elles se consacrent aux malades pauvres et aux enfants trouvés. D’autres institutions charitables suivront.
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Commentaires (1)
d accord avec sully et les abonnes citation preferee mais promesse intenable francoise