« Toute ville assiégée par Vauban, ville prise, Toute ville défendue par Vauban, ville imprenable. »
Proverbe du vivant de Vauban
Histoire générale du IVe siècle à nos jours (1901), Ernest Lavisse, Alfred Rambaud.
Futur maréchal de France, commissaire général des fortifications en 1678, il entoure le royaume d’une ceinture de villes fortifiées (la fameuse « ceinture de fer ») et d’ouvrages isolés (avec des lignes rasantes, moins vulnérables à l’artillerie). Lille devient avec lui « la reine des citadelles », parmi plus de 30 construites et 300 renforcées. Il crée aussi des ports militaires et commerciaux. Vauban souhaite faire de la France un « pré carré » inviolable : c’est la défense du territoire.
Cet ingénieur de génie s’intéresse également aux techniques d’attaque de plus en plus perfectionnées, mais il préfère le mortier au canon, plus mobile et moins vulnérable. Pour limiter le nombre de morts, il veut faire des sièges les plus courts possible, et en remporte de nombreux pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg (dite aussi guerre de Neuf Ans) : Mons avec Louis XIV (1691), Namur (1692), Steinkerque avec le maréchal duc de Luxembourg (1692).
Entre l’attaque et la défense, une anecdote : la seule ville que Vauban n’a pu prendre… a été fortifiée par Vauban. C’est peut-être une légende.
« Je la tiens [la paix] pour plus infâme que celle de Cateau-Cambrésis. »916
Maréchal de VAUBAN (1633-1707)
La paix de Ryswick met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, en 1697. La France est victorieuse sur le terrain, mais Louis XIV fait preuve d’une modération qui étonne ses adversaires et indigne le grand militaire qu’est Vauban – comme Monluc et Brantôme après le traité de 1559 mettant fin aux guerres d’Italie. Plus de dix ans de guerre inutile : la France revient en gros à ses frontières de la paix de Nimègue (1679), rendant la Lorraine, le Luxembourg, les annexions ou « réunions » (sauf Strasbourg et Sarrelouis). Enfin, Louis XIV en reconnaissant Guillaume III, roi d’Angleterre, protestant et constitutionnel, renonce à soutenir les partisans catholiques des Stuarts.
« Tant que la levée des revenus [de l’État] s’exigera par des voies arbitraires, il est impossible que les peuples ne soient exposés à un pillage universel répandu par le royaume. »
Maréchal de VAUBAN (1633-1707), Projet d’une dîme royale (1707)
Pour y remédier, l’auteur propose un nouvel impôt : « La dîme royale délivrerait (le peuple) tout d’un coup de toutes les vexations et avanies des collecteurs, des receveurs des tailles et de leurs suppôts. » L’ouvrage est interdit, et Vauban meurt en 1707, maréchal de France, mais tombé en disgrâce.
Des tentatives sont cependant faites. On pourrait même parler de révolution fiscale avec la capitation, taxe par tête frappant les contribuables en raison de leur rang social, et le dixième, impôt proportionnel à tous les revenus. Mais ce sera l’échec : l’équipement administratif est insuffisant et les privilégiés (noblesse et haut clergé) résistent si bien que le poids fiscal retombe pratiquement sur le peuple, toujours taillable.
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