Hugo, qui a d’abord soutenu Louis-Napoléon Bonaparte, candidat à présidence de la (Deuxième) République, a vite compris le but du futur Napoléon III. Revirement brutal. Entre pamphlets d’actualité, polémiques oratoires et imprécations visionnaires, alternant humour et grandiloquence, il joue les opposants à « Napoléon le Petit » et fustige le « crime » du coup d’État (2 décembre 1851) avec un génie renouvelé, dans un exil (forcé, puis volontaire) de presque vingt ans.
À feuilleter pour tout savoir.
« L’an passé, ils adoraient le sabre. Les voilà maintenant qui adorent le gourdin. »2209
(1802-1885), mots prémonitoires, datés de novembre 1849
Actes et Paroles. Avant l’exil (1875), Victor Hugo.
« Situation grave pour le cabinet.
Que faire ? Comment sortir de là ?
Le bon sens répond : par la porte.
Le gouvernement dit : par une loi. »2207Victor HUGO (1802-1885), Avant l’exil (discours 1841-1851). Résolument dans l’opposition, contre la loi limitant la liberté de la presse.
« Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part. »2211
Victor HUGO (1802-1885), Assemblée législative, avril 1851. Contre Louis-Napoléon qui manipule l’opinion et joue sur la peur.
« Qu’importe ce qui m’arrive ? J’ai été exilé de France pour avoir combattu le guet-apens de décembre […] Je suis exilé de Belgique pour avoir fait Napoléon le Petit. Eh bien ! je suis banni deux fois, voilà tout. Monsieur Bonaparte m’a traqué à Paris, il me traque à Bruxelles ; le crime se défend, c’est tout simple. »2221
Victor HUGO (1802-1885), Pendant l’exil (écrits et discours de 1852-1870). Hugo a fui pour ne pas être arrêté.
« Louis Bonaparte ne connaissait qu’une chose, son but […] Toute sa politique était là. Écraser les républicains, dédaigner les royalistes. »2222
Victor HUGO (1802-1885), Histoire d’un crime (1877). Histoire du coup d’État du 2 décembre 1851.
« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »2234
Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments (1853). « Si l’on n’est plus que mille, eh ! bien, j’en suis ! Si même / Ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla ; / S’il en demeure dix, je serai le dixième ; / Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »
« Louis Bonaparte est un homme de moyenne taille, froid, pâle, lent, qui a l’air de n’être pas tout à fait réveillé […] Les chefs de la droite disaient volontiers de Louis Bonaparte : C’est un idiot. Ils se trompaient. C’est un livre où il y a des pages arrachées. À tout moment quelque chose manque. Louis Bonaparte a une idée fixe, mais une idée fixe n’est pas l’idiotisme. »2245
Victor HUGO (1802-1885), Napoléon le Petit (1852)
« Qui arracherait une plume à son aigle risquerait d’avoir dans la main une plume d’oie. »2248
Victor HUGO (1802-1885), Histoire d’un crime (1877). L’ombre de Napoléon le Grand pèse lourd.
« M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte. »2253
Victor HUGO (1802-1885), Napoléon le Petit (1852). Mais il a quand même été élu par le peuple pour son Nom.
« L’histoire a pour égout des temps comme les nôtres. »2257
Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments (1853).
« Quand la liberté rentrera en France, je rentrerai. »2277
Victor HUGO (1802-1885), Déclaration, Hauteville-House, Guernesey, 18 août 1859. Il refuse l’amnistie décrétée en faveur des condamnés politique.
Vous avez aimé ces citations commentées ?
Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.