La Révolution est toujours en marche et surtout en guerre contre l’Europe entière.
Faut-il rappeler que la France est la seule grande République proclamée, si fière de ses valeurs « Liberté, Égalité, Fraternité » face aux rois, aux empereurs, à tous les représentants de l’Ancien Régime. Elle veut délivrer les peuples… qui ne sont pas vraiment prêts.
« Ô soldats de l’an deux ! ô guerres ! épopées !
Contre les rois tirant ensemble leurs épées […]
Ils chantaient, ils allaient, l’âme sans épouvante
Et les pieds sans souliers ! »1591
Le poète a raison : de l’an II (1793) date la réputation des Français comme redoutables soldats. L’armée nationale fait face victorieusement à la première coalition qui réunit Angleterre, Russie, Sardaigne, Espagne, royaume des Deux-Siciles…
« Contre toute l’Europe avec ses capitaines, / Avec ses fantassins couvrant au loin les plaines, / Avec ses cavaliers, / Tout entière debout comme une hydre vivante, / Ils chantaient, ils allaient, l’âme sans épouvante… »
Cette Révolution en marche et en guerre va beaucoup chanter. Nous en gardons les échos aujourd’hui encore, et de par le monde, nombre de Républicains ont fait chorus.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Aux armes, citoyens ! / Formez vos bataillons !
Marchez, marchez, / Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons ! »1417ROUGET de l’ISLE, Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin, refrain (1792)
« Trouvé à Strasbourg […] il ne lui fallut pas deux mois pour pénétrer toute la France. Il alla frapper au fond du Midi, comme par un violent écho, et Marseille répondit au Rhin. Sublime destinée de ce chant ! », écrit Michelet. Son histoire ne fait que commencer. La Marseillaise aux accents guerriers deviendra notre hymne national, toujours en marche !
« Pour la première fois depuis l’Antiquité, une armée vraiment nationale marche au combat, pour la première fois aussi une nation parvient à armer et à nourrir pareil nombre de soldats, tels sont les caractères originaux de l’armée de l’an II. »1560
Georges LEFEBVRE, La Révolution française (1951)
La patrie est en danger : la France est en guerre. Une Lettre du Comité de salut public (8 octobre 1793) dicte la politique militaire : « Il est temps de frapper des coups décisifs et pour cela, il faut agir en masse. » Or, l’adoption de la tactique de masse va de pair avec la levée en masse. Les soldats de l’an II sont à présent 750 000.
« Les factions éclatent de toutes parts : la Montagne triomphe par le crime et par l’oppression ; quelques monstres abreuvés de notre sang conduisent ces détestables complots […] Si je ne réussis pas dans mon entreprise, Français, je vous ai montré le chemin : vous connaissez vos ennemis. Levez-vous, marchez et frappez. »1519
Charlotte CORDAY, Adresse aux Français, amis des lois et de la paix, texte écrit le 12 juillet 1793
Autre forme d’héroïsme. Cette jeune normande, montée à Paris pour tuer Marat, est une descendante de Corneille. L’exécution de Louis XVI l’a épouvantée, comme tant de Français. Elle veut venger le roi, venger la France : en assassinant l’assassin, elle fait acte de justice. Le retentissement de ce « fait divers politique » est considérable.
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