« Y’en a qui s’plaisent à contredire,
Qui n’aiment rien et qui s’plaignent de tout :
Royauté, République, Empire,
On n’peut jamais faire à leur goût.
Quoiqu’on fasse, quoiqu’on écrive,
Moi j’n’y mets pas d’acharnement,
Mais toujours et quoi qu’il arrive […]
J’suis d’l’avis du gouvernement. »(1851-1925), J’suis d’l’avis du gouvernement, chanson
Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier.
Parolier populaire et un brin anar, il donne un reflet de la réalité sociale à la fin du XIXe siècle. Les oppositions donnent souvent de la voix, mais la majorité du pays va s’habituer à la République.
« Partout la joie est générale
Depuis qu’en vertu d’un décret
Notre fête nationale
Doit avoir lieu l’quatorze juillet ! »Aristide BRUANT (1851-1925), J’suis d’l’avis du gouvernement (1879), chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier
Un couplet de la chanson de Bruant célèbre l’événement et chante le consensus du pays : « Quand je vois pour fêter la France / Choisir la date d’un événement / Qui lui rappelle sa délivrance / J’suis d’l’avis du gouvernement. »
La Marseillaise est donc proclamée hymne national, et le 14 juillet devient fête nationale – mais l’on discute encore, en 2012, pour savoir si l’on célèbre 1789 ou 1790, la prise de la Bastille ou la Fête de la Fédération.
En tout cas, c’est le premier vote des Chambres (31 janvier 1879) revenues de Versailles à Paris. Huit ans après la Commune, Paris redevient capitale de la France.
« D’abord faut pus d’gouvernement,
Pis faut pus non pus d’République,
Pus d’Sénat et pus d’Parlement […]
Pus d’lois, pus d’armées, pus d’église,
Faut pus d’tout ça, faut pus rien !
Alors c’est nous qui s’ra les maîtres
C’est nous qui f’ra c’que nous voudrons,
Y’aura pus d’chefs, pus d’contremaîtres,
Pus d’directeurs et pus d’patrons. »2546Aristide BRUANT (1851-1925), Plus d’patrons, chanson. L’Argot au XXe siècle (1901), Aristide Bruant, Léon de Bercy
Reflet d’un certain climat social à partir de 1905 : effervescence ouvrière et hostilité confuse à tout pouvoir.
L’anarchisme révolutionnaire fait la loi dans les syndicats, autrement dit le désordre dans le pays. S’il pose les vraies questions - la condition ouvrière - il ne permet aucune solution. D’où la réaction de Clemenceau, à la tête du gouvernement.
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