« Ma couronne au plus brave ! »
PHILIPPE II Auguste (1165-1223), à ses troupes, avant la bataille de Bouvines, 27 juillet 1214
Le roi remporta la victoire et conserva la couronne. Il fait mieux encore. À partir de cette date, la royauté française va développer sa suzeraineté sur les féodaux encore si puissants. Et la dynastie capétienne s’en trouve légitimée. C’est de cette date que Philippe II, Roi Très Chrétien, prend aussi le titre d’Auguste.
La victoire met en verve les vainqueurs.
« Nous ne verrons plus sa face aujourd’hui ! »
PHILIPPE II Auguste (1165-1223), Bouvines, 27 juillet 1214. Cité par Guillaume le Breton, chroniqueur et témoin de la bataille de Bouvines
Le roi se moque de son ennemi, Othon de Brunswick, empereur d’Allemagne : désarçonné, il s’enfuit sur un autre cheval que le sien en abandonnant l’aigle impérial. Philippe Auguste enverra cet aigle à Frédéric de Hohenstaufen, son candidat à la couronne impériale. Et Frédéric profitera de la défaite de son adversaire pour se faire reconnaître empereur d’Allemagne.
« Ferrand, te voilà ferré ! »
Cri des soldats français à la vue de Ferrand de Portugal, après la bataille de Bouvines. La Bataille de Bouvines (1888), Ernest Lavisse
Ferrand, blessé, est couché sur une civière traînée par deux chevaux. Il restera treize ans dans un cachot de la tour du Louvre.
Le retour des vainqueurs à Paris est triomphal : six jours de festivités. Philippe (devenu) Auguste écrit à l’Université de Paris : « Louez Dieu ! Nous venons d’échapper au plus grave danger qui nous ait pu menacer. » Et les pertes françaises sont minimes. Tout s’est joué en trois heures, et dans les rangs des chevaliers français, seuls dix sont morts.
Selon l’historien médiéviste Jean Favier, Bouvines est « l’une des batailles décisives et symboliques de l’histoire de France » (Dictionnaire de la France médiévale).
« Jamais depuis ne fut personne qui osa faire la guerre au roi Philippe, mais il vécut depuis en grande paix et toute la terre fut en grande paix un grand moment. »
Un chroniqueur anonyme. Le Dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214 (1973), Georges Duby
Philippe Auguste reste dans l’histoire comme un « grand rassembleur de terres » : sous son règne de quarante-trois ans et celui, éphémère, de son fils Louis, ont été opérées des réunions durables et importantes au Domaine royal, soit par mariage et héritage (Amiénois, Vermandois, Artois, Boulenois), soit par conquête (Normandie, Maine, Anjou, Poitou – l’essentiel des fiefs anglais en France).
La paix revenue avec les étrangers, la guerre civile continue : croisade contre les Albigeois presque ininterrompue de 1209 à 1244.
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