5 juin. JME, Journée Mondiale de l’Environnement, initiée par l’ONU en 1972.
Environnement, réalité de toujours et notion récente, parallèlement à la prise de conscience écologique.
De tout temps, l’homme fut confronté à la Nature : pour le pire et le meilleur et plus ou moins consciemment.
Religion et superstitions jouent un rôle majeur au Moyen Âge, avant que la science ne s’en mêle, et la philosophie au XVIIIe s. L’économie (agriculture et industrie) façonne et déforme les paysages, le développement associé au progrès use et abuse des ressources naturelles depuis le XIXe s., les premières catastrophes écologiques dégradent visiblement l’environnement au XXe s. Une mobilisation générale s’impose au XXIe s.
L’Histoire en citations reflète naturellement cette histoire environnementale, appelée parfois « écologie rétrospective ».
Au Moyen Âge, le (premier) millénarisme a beaucoup fait parler, prier, trembler. On peut faire un parallèle avec l’an 2000, chaque époque créant une panique à son image. Souvent injustifiée, Dieu merci ! Mais l’on ne perd rien pour attendre, à en croire les prévisions du troisième millénaire - voir les citations du sixième jour.
À feuilleter pour en savoir plus.
« C’était une croyance universelle au Moyen Âge, que le monde devait finir avec l’an mille de l’incarnation […] Cette fin d’un monde si triste était tout ensemble l’espoir et l’effroi du Moyen Âge. »140
Cette croyance en une fin du monde pour l’an mille aurait fortement marqué les esprits de cette époque. Elle se fonde sur le millénarisme, doctrine selon laquelle le Jugement dernier devait avoir lieu mille ans après la naissance du Christ, d’après une interprétation du chapitre XX de l’Apocalypse de saint Jean (Nouveau Testament). Certes, la foi est grande alors, et les superstitions plus encore. Mais la majorité des contemporains, illettrés, ne sont pas sensibles aux dates.
Il faut ajouter que les auteurs romantiques du XIXe s. ont contribué à renforcer ce mythe de la Grande Peur de l’an mille, sur la foi de quelques textes douteux, mal interprétés et parfois postérieurs. Est-ce cela que l’on nomme le « roman national » ?
« La millième année après la Passion du Seigneur […] les pluies, les nuées s’apaisèrent, obéissant à la bonté et la miséricorde divines […] Toute la surface de la terre se couvrit d’une aimable verdeur et d’une abondance de fruits. »141
RAOÛL le Glabre (985-avant 1050), Histoires
Ce moine historien décrit ainsi la fin des terreurs du tournant millénariste. Rien ne s’est passé, comme il en a toujours été pour ce genre de superstition.
Lui qui a craint le pire et contribué à la Grande Peur, il témoigne, en termes poétiques, d’un renouveau de civilisation : « Comme approchait la troisième année qui suivit l’an Mil, on vit dans presque toute la terre, mais surtout en Italie et en Gaule, rénover les basiliques des églises ; bien que la plupart, fort bien construites, n’en eussent nul besoin, une émulation poussait chaque communauté chrétienne à en avoir une plus somptueuse que celle des autres. C’était comme si le monde lui-même se fut secoué et, dépouillant sa vétusté, ait revêtu de toutes parts une blanche robe d’église. » Georges Duby, grand médiéviste du XXe s., appelle cela « le printemps du monde ».
« Le bug de l’an 2000. »3356
Non-événement vedette, à la une des médias depuis des mois - et le jour venu, rien.
L’an deux mille déclencha moins de fantasmes, mais leur diffusion se fit à la vitesse d’Internet et l’obsession des dates est une nouvelle religion au XXIe s.
Vous avez aimé ces citations commentées ?
Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.