Commune de Paris, qui débute le 18 mars 1871. Dernier jour de notre semaine anniversaire.
Héritage de la Commune de Paris et leçons de l’Histoire ?
Courte sélection empruntée à notre Histoire en citations et trop brièvement commentée en conclusion.
À feuilleter pour tout savoir.
« C’est la lutte finale ; / Groupons-nous et demain
L’Internationale / Sera le genre humain. »2527 et 2382Eugène Pottier (1816-1888), paroles, et Pierre Degeyter (1848-1932), musique, L’Internationale (refrain)
Message d’espoir écrit par un Communard quand tout semblait perdu, ce chant révolutionnaire fera bientôt le tour du monde.
« La société est pourrie. Dans les ateliers, les mines et les champs, il y a des êtres humains qui travaillent et souffrent sans pouvoir espérer d’acquérir la millième partie du fruit de leur travail. »2503
RAVACHOL (1859-1892), à son procès, 26 avril 1892
La célébration du 20è anniversaire de La Commune coïncide avec le début des attentats anarchistes en France.
« Je commence à m’embrouiller, moi, dans ces insurrections qui sont un devoir, et dans ces insurrections qui sont un crime ! Je ne vois pas bien la différence. »2328
Ludovic HALÉVY (1834-1908), Madame et Monsieur Cardinal (1872)
Où est le mal, où est le bien ? Quelle cause défendre et jusqu’où aller trop loin ? Beau thème de théâtre historique et philosophique.
« L’émeute, c’est quand le populaire est battu : tous des vauriens ! La révolution, c’est quand il est le plus fort : tous des héros ! »2327
Victorien SARDOU (1831-1908), Rabagas (1880)
Leçon d’histoire tirée ici par un personnage de la Commune. L’insurrection est désavouée à l’époque par toute la bourgeoisie et la majorité du pays qui voit en Thiers le sauveur. La propagande officielle interdira toute apologie de la Commune jusqu’en 1914.
« Le propre d’une insurrection populaire, c’est que, personne n’obéissant à personne, les passions méchantes y sont libres autant que les passions généreuses, et que les héros n’y peuvent contenir les assassins. »2386
Hippolyte TAINE (1828-1893), Les Origines de la France contemporaine, 1871, la Commune (1876-1896)
Historien contemporain des faits, il tenta d’en chercher les causes. Elles sont multiples et les historiens en débattent encore.
« Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune, parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. »2380
Jean-Paul SARTRE (1905-1980), Situations II (1948)
Le rôle des « intellectuels » dans l’Histoire va faire débat à l’infini, au XXe siècle.
« On ne peut pas tuer l’idée à coups de canon ni lui mettre les poucettes [menottes]. »2381
Louise MICHEL (1830-1905), La Commune, Histoire et souvenirs (1898)
L’une des leçons de l’Histoire qui incite à se battre encore et toujours pour une juste cause. C’est la raison de vivre pour cette héroïne de la Commune, éternelle militante jusqu’à la limite de ses forces et de l’âge.
« Oui, c’étaient des maçons, des relieurs, des cordonniers, c’est-à-dire une nouvelle couche sociale qui entrait en ligne, le Quatrième État qui émergeait à coups de fusil. »2383
Jules GUESDE (1845-1922), L’Égalité, 18 mars 1878
Dans ce premier journal marxiste français qu’il a créé, il rappelle ce que fut la Commune – traumatisme toujours présent dans les mémoires, dans l’histoire du nouveau socialisme et sur la scène politique où l’amnistie est débattue jusqu’en 1880.
« [La Commune] fut dans son essence, elle fut dans son fond la première grande bataille rangée du Travail contre le Capital. Et c’est même parce qu’elle fut cela avant tout qu’elle fut vaincue et que, vaincue, elle fut égorgée. »2384
Jean JAURÈS (1859-1914), Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune
Il dirige ce travail en 13 volumes, jugeant en historien et en socialiste. Homme politique toujours du côté du Travail et des travailleurs, n’excluant pas le recours à la force insurrectionnelle, il aurait été Communard, malgré son pacifisme, raison de son assassinat.
« Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d’une société nouvelle. Ses martyrs seront enclos dans le grand cœur de la classe ouvrière. »2385
Karl MARX (1818-1883), La Guerre civile en France (1871)
Hommage du militant révolutionnaire, même si le théoricien socialiste émit bien des réserves. Le mouvement ouvrier français restera marqué par les conséquences de la Commune : vide dans le rang de ses militants, haine des victimes contre les bourreaux.
Vous avez aimé ces citations commentées ?
Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.