Rejet absolu de Dieu, viscéral chez Sade et politique chez Blanqui. Deux attitudes extrêmes vécues par leur auteur et qui feront école, chacune à sa manière.
« Mon plus grand chagrin est qu’il n’existe réellement pas de Dieu et de me voir privé, par là, du plaisir de l’insulter plus positivement. »989
Marquis de SADE (1740-1814) L’Histoire de Juliette (1797)
Au-delà des libertins et libres penseurs plus ou moins pratiquants, des philosophes vaguement déistes ou résolument athées, Sade se pose comme le plus irréligieux des grands marginaux du siècle.
Jamais la perversion n’a été poussée si loin. Aujourd’hui encore, elle demeure exemplaire et scandaleuse. Le Divin Marquis joue à vivre les provocations qu’il conte et sera condamné à mort pour violences sexuelles, dès 1772. Il passera trente années de sa vie en prison. Dans la Philosophie dans le boudoir, il écrit comme pour se justifier : « Je ne m’adresse qu’à des gens capables de m’entendre, et ceux-là me liront sans danger. » Voire… En tout cas, le personnage est fascinant, même si l’œuvre est relativement illisible.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Ni Dieu ni maître. »2408
Auguste BLANQUI, titre de son journal créé en 1877
Entré en politique il y a juste un demi-siècle (sous la Restauration), arrêté en 1871 (sous la Commune), condamné à mort et amnistié, l’infatigable socialiste reprend son activité révolutionnaire à 72 ans. Son « Ni Dieu ni maître » deviendra la devise des anarchistes qui ébranleront la Troisième République durant un quart de siècle.
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