Quatre tops avec un point commun, la langue française.
« Sire, il ne faut plus tortignonner […] Avisez de choisir : ou de complaire à vos prophètes de Gascogne et retourner courir le guilledou en nous faisant jouer à sauve qui peut, ou de vaincre la Ligue qui ne craint rien de vous tant que la conversion […] gagnant plus en une heure de messe que vous ne feriez en vingt batailles gagnées et en vingt années de périls et de labeurs. »622
Duc de SULLY (1560-1641)
Style savoureux, sujet sérieux, franchise totale. Il faut naturellement contextualiser : le ministre, son compagnon de toujours, s’adresse à Henri IV, notre roi le plus populaire, dans un pays déchiré par les guerres de Religion. En quelques mots, une époque reprend vie.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Nos lois sont comme toiles d’araignes […] les petits moucherons et petits papillons y sont pris […] les gros taons les rompent […] et passent à travers. »405
François RABELAIS (vers 1494-1553)
Humaniste, le plus grand auteur de la Renaissance aborde tous les thèmes de son temps (ici, l’inégalité devant la loi) et la plupart nous sont encore très sensibles : miracle de l’histoire, au fil de nos chroniques.
« L’histoire de France commence avec la langue française. La langue est le signe principal d’une nationalité. »391
Jules MICHELET (1798-1874)
L’historien préféré des Français (et contesté par des historiens « jaloux ») est un vulgarisateur sans égal, sur les sujets qui lui tiennent à cœur. De nos jours, le français fait de la résistance.
« Je tordrai les Boches avant deux mois. »2586
Généralissime JOFFRE (1852-1931)
Style guerrier, aujourd’hui totalement anachronique, mais il faut remettre la citation en situation - alors, ça passe ! Sauf que, en août 1914, la Grande Guerre va durer quatre ans.
Un flop mérité ? On peut l’expliquer, tout en défendant la citation.
« Les Anglais ont été de tout temps les ennemis constants et implacables de notre sang et de notre maison ; nous n’en avons jamais eu de plus dangereux. »1135
LOUIS XV (1710-1774)
Le Bien aimé n’est pas un roi populaire ni marquant, mais il dit vrai. Les historiens parlent de la seconde Guerre de Cent Ans contre l’Angleterre (entre 1688 et 1815), la première ayant ensanglanté notre Moyen Âge.
Au XIXe siècle, ce sera l’« entente cordiale » (conclue entre Louis-Philippe et Victoria) et au XXe siècle, l’ennemi sera « le Boche ». Ainsi va l’Histoire.
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