Voltaire, le plus français, parisien et mondain de cette bonne société, critique les Français, se moque des Parisiens, se méfie du peuple et s’inquiète de certains « faits divers ». Mais il garde son humour et son espoir en l’avenir.
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« Les Français ne sont pas faits pour la liberté : ils en abuseraient. »1027
(1694-1778), Faits singuliers de l’histoire de France. C’est plus qu’un mot d’esprit. Il craint surtout les dérapages du peuple, traité en « populace ».
« Les Parisiens sont aujourd’hui des sybarites, et crient qu’ils sont couchés sur des noyaux de pêche, parce que leur lit de roses n’est pas assez bien fait. »1183
VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à Mme de Florian, 1er mars 1769, Correspondance (posthume). Un adage à méditer par la « bonne société » en toute époque.
« Le peuple ressemble à des bœufs, à qui il faut un aiguillon, un joug, et du foin. »1028
VOLTAIRE (1694-1778), Correspondance, 17 avril 1765. Courtisé par les démagogues, en attendant d’être divinisé par la Révolution, le peuple est souvent assimilé à la populace et ouvertement méprisé par le mondain Voltaire.
« Il y a trois mois, ce n’était qu’un voleur ; c’est à présent un conquérant. »1136
VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à la duchesse de Saxe-Gotha, 14 janvier 1755, Et quatre mois après, Mandrin entrera dans la légende.
« Le monstre est un chien qui aura entendu aboyer quelques chiens […] et qui aura pris la rage. »1144
VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à Mme de Lutzelbourg, 20 janvier 1757. Damiens, auteur de l’attentat, fut domestique chez plusieurs magistrats du Parlement de Paris, dont certains très virulents contre le roi. Il se vanta d’avoir voulu donner une leçon à Louis XV.
« Pour nous autres Français, nous sommes écrasés sur terre, anéantis sur mer, sans vaisselle, sans espérance ; mais nous dansons fort joliment. »1157
VOLTAIRE (1694-1778), Lettre à M. Bettinelli, 24 mars 1760. La guerre ne se joue pas sur le sol de France et ne menace pas ses frontières, comme au siècle dernier ou au siècle suivant. Mais elle coûte de plus en plus cher au pays.
« Tout ce que je vois jette les semences d’une révolution qui arrivera immanquablement et dont je n’aurai pas le plaisir d’être témoin. Les Français arrivent tard à tout, mais enfin, ils arrivent […] Les jeunes gens sont bienheureux ; ils verront de belles choses. »1172
VOLTAIRE (1694-1778), Lettre au marquis de Chauvelin, 2 avril 1764. Sa prédiction rejoint celle de Rousseau dans le Contrat social de 1762. Pour le reste, les deux philosophes s’opposent en tout.
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