Lecture recommandée en temps de confinement : la poésie
Histoire & Littérature, lecture recommandée en temps de confinement… et bientôt de vacances. D’où cette série d’éditos en huit épisodes (indépendants) : 1. Romans - 2. Poésie - 3. Théâtre - 4. Lettres - 5. Histoire et Chronique - 6. Mémoires - 7. Pamphlets et autres œuvres polémiques - 8. Discours.
2. Poésie : fable, ballade, ode, épigramme, épitaphe, chronique rimée, hymne patriotique, mazarinade, poissonnade et autres pamphlets en vers - mais pas les chansons.
Un poème peut se déguster comme un bonbon, quelques vers suffisent pour donner le ton - le roman demande plus de temps et de concentration. Sauf exception, pas besoin de résumer l’œuvre-source. Mais la resituer lui donne sens et c’est la règle de l’Histoire en citations.
Des périodes se révèlent particulièrement poétiques - Renaissance au mécénat généreux et guerres de Religion exacerbant le patriotisme, XIXe siècle romantique, guerres mondiales du XXe siècle.
On retrouve de grands noms : Ronsard prince des poètes et poète des princes, La Fontaine notre aimable fabuliste, Lamartine lancé en politique, Hugo génie omniprésent, Éluard, Desnos et Aragon, trio communiste au patriotisme vibrant. Et tant d’autres poètes passants.
Les rois riment à l’occasion (François Ier, Charles IX). Leurs poètes officiels versifient laborieusement (Malherbe en tête) et Boileau met en vers son Art poétique sans être poète.
Le peuple anonyme défie le pouvoir et brave la censure - à moins qu’un Nom majuscule se cache pour éviter la prison, l’exil ou la mort.
À côté des valeurs sûres, quelques « pépites », signées Charles d’Orléans (premier « confiné » du Moyen Âge), Boisrobert et Fontenelle (très académiciens du Grand siècle), Voltaire (à l’humour sans pareil), Louise Michel (« Vierge rouge » engagée sous la Commune), Péguy (inaugurant la poésie de guerre en 1914), Brasillach (condamné à mort, fusillé en 1945).
Ainsi notre Histoire s’écrit-elle, avec un talent toujours renouvelé.