Si Paris nous était conté... (du Moyen Âge au Siècle des Lumières)
Relevons le défi, en quelque 250 citations et deux éditos de la Gaule à nos jours, la Révolution servant souvent de césure à nos chroniques. Les élections municipales sont un bon prétexte pour évoquer l’histoire cette ville capitale et de son maire.
Destination la plus populaire au monde, Paris bat son record de fréquentation en 2017 : 23,6 millions d’ « arrivées hôtelières » (devant Londres, Rome et New York). Son passé historique, ses monuments et ses musées, son art de vivre expliquent cet attrait.
Paradoxe étonnant, cette ville symbole de l’ordre (royal ou républicain) dans une France très centralisée est la source permanente des émeutes, révoltes, révolutions et autres journées des Barricades : « Paris n’est Paris qu’arrachant ses pavés ».
Paris se retrouve au rendez-vous des périodes tragiques : Saint-Barthélemy (1572), Révolution, siège de 1870 et Commune de 1871, résistance et Libération, Mai 68. La Fronde (1648-1653) mérite aussi d’être contée.
La ville capitale est concurrencée par des rivales épisodiques, choisies (le Versailles de Louis XIV, mais aussi Soissons sous Clovis, Aix-la-Chapelle sous Charlemagne, les villes à château du Val de Loire sous la Renaissance) ou imposées par les guerres (Bourges avec la Guerre de Cent Ans, Bordeaux, Vichy, Versailles suite à la Commune, même phénomène au XXe s).
Reste la concurrence séculaire entre Paris et province, au fil des alternances de civilisation. Paroxysme révolutionnaire et tragique : la lutte entre Jacobins et Girondins. Mais les Républiques à venir seront aussi centralisatrices que la monarchie d’Ancien Régiume. D’où la « macrocéphalie » dont Paris souffre comme la province.
Capitale culturelle depuis le Moyen Âge et la Renaissance, capitale politique et administrative incontestée depuis Philippe Auguste (Capétiens), Ville Lumière depuis le XVIIe, mondaine et philosophique au siècle des Lumières, métamorphosée par l’urbanisme du préfet Haussmann au Second Empire, lieu des Expositions universelles vitrines de la France à la fin du XIXe, Paris bénéficie d’une politique de Grands Travaux sous Mitterrand.
Signalons enfin le cas particulier du maire de Paris : « prévôt des marchands » depuis le Moyen Âge (Étienne Marcel en révolte contre le pouvoir royal), premier maire sous la Révolution (désigné par acclamation ou nommé), réapparu en 1870-1871 (siège de Paris et Commune), il réapparaît sous la Cinquième, maire élu depuis 1977 avec les trois mandats successifs de Jacques Chirac.