2 avril 1791 : mort de Mirabeau

Premier grand homme de la Révolution, l’Orateur du peuple est une mine de Mots qu’il improvise avec génie. Reste à les remettre en situation et à prendre ses distances avec le personnage dont la trahison fut prouvée post mortem – d’où sa rapide dépanthéonisation.

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« Quand on se mêle de diriger une révolution, la difficulté n’est pas de la faire aller, mais de la retenir. »1268
Comte de MIRABEAU (1749-1791)

« On ne connaît pas la toute-puissance de ma laideur. Quand je secoue ma terrible hure, il n'y a personne qui osât m'interrompre. »1291
Comte de MIRABEAU (1749-1791)

« La nature semblait avoir moulé sa tête pour l’Empire ou pour le gibet, taillé ses bras pour étreindre une nation ou pour enlever une femme. »1292
François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)

« Voyez ce Mirabeau qui a tant marqué dans la Révolution : au fond, c’était le roi de la halle. »1293
Joseph de MAISTRE (1753-1821), Considérations sur la France (1797)

« Mirabeau (le comte de). – Ce grand homme a senti de bonne heure que la moindre vertu pouvait l’arrêter sur le chemin de la gloire, et jusqu’à ce jour, il ne s’en est permis aucune. »1294
RIVAROL (1753-1801), Petit Dictionnaire des grands hommes de la Révolution (1790)

« Danton fut l’action dont Mirabeau avait été la parole. »1295
Victor HUGO (1802-1885), Quatre-vingt-treize (1874)

« Cet homme ira loin car il croit tout ce qu'il dit. »1306
Comte de MIRABEAU (1749-1791), Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau (posthume)

« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. »1320
Comte de MIRABEAU (1749-1791), au marquis de Dreux-Brézé, salle du Jeu de paume, 23 juin 1789

« ‘Allez dire à votre maître…’ Votre maître ! c ‘est le roi de France devenu étranger. C’est toute une frontière tracée entre le trône et le peuple. C’est la révolution qui laisse échapper son cri. Personne ne l’eut osé avant Mirabeau. Il n’appartient qu’aux grands hommes de prononcer les mots décisifs des grandes époques. »1321
Victor HUGO (1802-1885), Littérature et philosophie mêlées (1834)

« L'histoire n'a trop souvent raconté les actions que de bêtes féroces parmi lesquelles on distingue de loin en loin des héros. Il nous est permis d'espérer que nous commençons l'histoire des hommes, celle de frères nés pour se rendre mutuellement heureux. »1324
Comte de MIRABEAU (1749-1791), Assemblée nationale, 27 juin 1789

« Le silence des peuples est la leçon des rois. »1334
Comte de MIRABEAU (1749-1791), Constituante, Versailles, 15 juillet 1789

« Gardez-vous de demander du temps ; le malheur n’en accorde jamais. »1348
Comte de MIRABEAU (1749-1791), Discours à la Constituante, 26 septembre 1789

« Choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens ; mais choisissez ; car ne faut-il pas qu’un petit nombre périsse pour sauver la masse du peuple ? Allons, ces deux mille notables possèdent de quoi combler le déficit. »1349
Comte de MIRABEAU (1749-1791), Discours à la Constituante, 26 septembre 1789

« Lorsque le roi brise son sceptre, ses serviteurs doivent briser leur épée ! »1361
Comte de MIRABEAU (1749-1791), 4 février 1790 à l’Assemblée

« Il ne se fait payer que dans le sens de ses convictions. »1363
Marquis de LA FAYETTE (1757-1834) parlant de Mirabeau qui offre ses services au roi et à la reine, en mars 1790

« Le roi n’a qu’un homme, c’est sa femme. »1367
Comte de MIRABEAU (1749-1791)

« Madame, la monarchie est sauvée. »1368
Comte de MIRABEAU (1749-1791), à la reine, Château de Saint-Cloud, 3 juillet 1790

« Mon ami, j’emporte avec moi les derniers lambeaux de la monarchie. »1384
Comte de MIRABEAU (1749-1791), à Talleyrand, fin mars 1791. Son « mot de la fin politique »