Histoire & Littérature : l’Histoire écrite par les historiens, de la Gaule au Siècle de Louis XIV
Lecture recommandée en temps de vacances pour une bonne raison : l’Histoire de France reste la plus passionnante des histoires, avec ses personnages incroyables mais vrais et ses chroniques à rebondissements. C’est aussi un voyage dans le temps et le dépaysement assuré à moindre coût !
Après l’Histoire vue par les romans, la poésie, le théâtre et les lettres, voici l’Histoire écrite par les historiens. Grâce à eux, l’histoire est une « passion française » depuis deux siècles.
Née au XIXe en tant que science (humaine), un nom s’impose, Michelet, le plus populaire des historiens - sauf auprès des confrères. Mais l’histoire existe en réalité depuis toujours.
César le premier se révèle à la fois acteur et auteur de la « Guerre des Gaules », nous révélant notre premier héros national qu’il a vaincu à Alésia : Vercingétorix.
Au Moyen Âge, on parle de chroniqueurs : Joinville (proche de saint Louis) et Commynes (Louis XI), Froissart pour la Guerre de Cent Ans. Baptisé « Père de l’Histoire de France », Grégoire de Tours s’exprime en chrétien comme nombre d’évêques et Bossuet cédera à cette tentation. Médiéviste contemporain, Georges Duby fera référence pour d’autres époques.
Au XVIIe, le Testament de Richelieu, bréviaire de l’homme d’État et les Mémoires pour l’instruction du Dauphin de Louis XIV ont valeur historique, mais aussi les Mémoires de Saint-Simon, témoin et juge sévère de son époque.
Au siècle des Lumières, Voltaire est l’historien toujours cité du très vivant « Siècle de Louis XIV ». Mais toutes les œuvres philosophiques qui font polémique sont à ranger dans la catégorie des Pamphlets (à suivre).
La Révolution fascine la plupart des historiens (Michelet et Tocqueville, Taine, Edgar Quinet pour Saint-Just) et certains lui consacrent leur vie (Claude Manceron, Albert Mathiez pour Robespierre). Même fascination pour Napoléon, adoré ou détesté, personnage hyper-médiatique sous le Consulat et l’Empire, mine de citations et sujet inépuisable. Jean Tulard a consacré un livre à ses historiens.
Au XIXe, nombre d’hommes politiques se font historiens (plus ou moins orientés). Guizot, Thiers, Jaurès, Louis Blanc, Edgar Quinet, sans oublier le cas de Lamartine. La Troisième République rend l’enseignement gratuit et obligatoire : les historiens professionnels abondent et cosignent souvent (à commencer par Ernest Lavisse, l’« instituteur national »). Désormais, les écoles, les clans, les « chapelles » s’opposent, récit contre roman national, bataille des méthodes et des sources. L’Histoire se théorise, se politise… et se démocratise.
Aidés par les médias audiovisuels au XXe siècle, les (bons) vulgarisateurs touchent le grand public, tels Decaux et Castelot (souvent associés). Les biographes se multiplient, inspirés par les héros nationaux ou les contemporains (de Gaulle et Mitterrand, pour Jean Lacouture). Des « amateurs » (ayant un autre métier, journaliste, avocat, éditeur) font aussi œuvre d’historien, animés de cette « passion française » qu’on aime partager.
L’Histoire en citations fait une large place aux historiens de toute opinion et de tout genre : celui qui écrit l’histoire de son temps comme témoin direct ou postérieurement aux événements, relatant les faits en donnant ou pas son propre jugement ; celui qui est acteur de l’histoire sinon personnage historique, ou figure seulement comme source de citations.
Deux historiens, Pierre Miquel et Jean Favier, ont préfacé les premières éditions de l’Histoire en citations (Le Rocher, 1990 et Eyrolles, 2011). Nous les en remercions, en attendant une réédition.
L’Histoire des historiens vous est présentée en trois éditos :
1. De la Gaule au Siècle de Louis XIV.
2. Les Lumières et la Révolution.
3. De Napoléon à nos jours.