L’appel à la haine, du Moyen âge au Consulat
24 juin 2020. Une nouvelle loi (publiée au JO le 25 juin) crée un « observatoire de la haine en ligne, chargé du suivi et de l’analyse de l’évolution des contenus haineux, en lien avec les opérateurs, associations et chercheurs concernés ». L’observatoire est placé auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Le Corona virus a volé la vedette à ce texte - comme à bien d’autres thèmes et faits de société. Mais les réseaux sociaux sont quotidiennement mis en cause : injures racistes, antisémitisme récurrent, contenus terroristes ou pédopornographie, harcèlement sexuel ou politique, contestation brutale des représentants de l’ordre et la puissance publique, diffusion de fake-news… Tout est prétexte au déferlement de haine anonyme qui entretient un « climat d’insécurité » dont les médias se font naturellement l’écho.
L’Histoire en citations est faite – entre autres – pour mettre en perspective l’actualité. La haine est aussi présente dans l’histoire que les valeurs républicaines (Liberté, égalité, fraternité) et sur ce point, on ne peut dire qu’il y ait progrès. Ce « sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelqu’un et à se réjouir du mal qui lui arrive » s’est manifesté de tout temps et sous diverses formes.
Les guerres civiles ou étrangères sont prétexte ou raison à aggraver le phénomène. Les croisades d’hier ou d’aujourd’hui, quel que soit le nom donné à ces guerres sacrées et à la religion qui les inspire, dépassent les limites de la raison humaine.
Particulièrement frappant, choquant, spectaculaire, voire effrayant et surtout dangereux, l’appel à la haine : il atteint un paroxysme sous la Révolution, réputée la période la plus passionnante. Est-ce un paradoxe ?
Du Moyen Âge à nos jours, nous vous proposons un bilan aussi clair que possible : par les mots, les faits, les raisons de la violence, le nombre et la qualité des victimes de la haine. L’ordre chronologique s’impose et le premier édito de cette mini-série se termine en feu d’artifice révolutionnaire.