L’impertinence se définit au fil de l’action.
Elle a naturellement ses grands classiques : Voltaire et Beaumarchais font carrière dans le genre au siècle des Lumières, mais Rousseau et Diderot ne sont pas en reste. Déjà au siècle de Louis XIV, Molière et La Fontaine s’illustrèrent avec leur génie propre. D’autres classiques de la littérature furent également impertinents par nature, tels Rabelais et Montaigne. Plus surprenant, au nom de la raison ou de la religion, Descartes et Fénelon se retrouvent impertinents sans le savoir ni le vouloir. Et la Révolution relance l’impertinence à sa manière, avec Mirabeau en tête d’affiche.
Des outsiders célèbres ou anonymes font chorus par un pamphlet, un mot, un geste, parfois au péril de leur carrière ou même de leur vie – voir le premier fait divers du récit national, au temps de la Gaule.
Restent les cas collectifs, tous les frondeurs, anarchistes, féministes, acteurs de Mai 68.
Leçon de l’Histoire : l’impertinence à la française est omniprésente sous les formes les plus diverses. Elle se distingue de l’insolence, l’impudence ou la provocation qui prêtent à confusion dans notre paysage politico-médiatique : trop facile de faire le buzz et de polémiquer pour le plaisir. Les « Voltaire de supérette » sont légion, les nouveaux idéologues font assaut d’éloquence, les candidats s’improvisent têtes d’affiche avec ou sans parti… Sachons faire la différence. À vous d’en juger.