« I have a dream… » Martin Luther King (1929-1968). Titre du discours prononcé le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington, pendant la Marche pour l’emploi et la liberté. En vf : « Je fais un rêve. »
Pasteur et militant américain, face aux 250 000 manifestants, il en appelle à la fin du racisme dans son pays, revendiquant l’égalité des droits civiques et économiques entre Blancs et Afro-Américains.
« Parle-leur de ton rêve, Martin ! » lui crie soudain la chanteuse noire Mahalia Jackson. Oubliant ses notes, il improvise une anaphore en scandant « I have a dream ». Dans un monde marqué par l’esclavage, le racisme et la haine, il décrit son rêve de liberté, égalité, fraternité.
Prix Nobel de la paix en 1964, assassiné à 39 ans, Martin Luther King rejoint avec ce rêve prophétique les présidents fondateurs des États-Unis, Washington, Jefferson et Lincoln.
« C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante » écrit Paulo Coelho (brésilien né en 1947) dans son best-seller mondial, L’Alchimiste (1988).
Mais la politique peut-elle encore faire rêver la France comme sous la Révolution de 1789 ou en Mai 68 ? Où sont les utopies et l’espoir de jours meilleurs si évidents sous la Renaissance et au siècle des Lumières ? Qui peut incarner aujourd’hui les forces vives et le caractère d’une nation riche de ses deux mille ans d’Histoire portée par des héros depuis la Gaule et le Moyen Âge ? Sans oublier que certains rêves réalisés tournent parfois au cauchemar…
Cet édito s’inscrit aux antipodes du « prêt à penser » ou des « petites phrases » : il n’y a pas une réponse à la question-titre, il y en a beaucoup qui se complètent et parfois se contredisent au fil des siècles et des auteurs (toujours empruntées à notre Histoire en citations).