Dans le cadre de l’élection présidentielle au suffrage universel (depuis 1965), le débat de l’entre-deux-tours apparu en 1974 tend à devenir un genre spécifique, entre discours politiques (plus spécialement électoraux) et discours médiatiques (plus spécialement télévisés).
Le rituel du texte, de la mise en scène et du tempo évolue peu comparé aux autres programmes de la télévision. Le style laisse une place à l’humour, avec une interactivité croissante, un minimum de rhétorique et une polémique plus ou moins vive selon le tempérament des duellistes. L’affrontement vise l’élimination de l’adversaire, en même temps que la persuasion du (grand) public au second tour. C’est dire la difficulté de l’épreuve !
Ses coulisses, sa raison d’être… ou de ne pas être, les meilleurs moments et les autres, les petites phrases et les grandes idées, tout est prétexte à citations dans cette histoire qui vire au feuilleton, avec personnages récurrents et nouveaux venus, grands premiers rôles et seconds plus ou moins talentueux ou légitimes. Au final, il y a toujours un gagnant et un perdant qui prend la tête de l’État, le temps d’un septennat devenu quinquennat en 2002.